Elections locales: Les parrainages et les candidats se font rares

Elections locales: Les parrainages et les candidats se font rares

Entre le FLN, le RND, les islamistes et les indépendants des plus coriaces, les joutes électorales du 23 novembre s’annoncent serrées.

A 15 jours de l’expiration du délai de dépôt des listes électorales, la course pour la confection des listes se poursuit à Béjaïa et les postulants sont sur tous les fronts. Si l’engouement est une réalité quant à la volonté de participer, il reste que les différents postulants peinent à constituer leurs listes.

Les candidats se font rares et les candidates aussi. C’est véritablement à ce niveau que la situation coince.

Le fait n’est pas propre à la commune de Béjaïa mais bien plus largement pour toucher concrètement toutes les collectivités locales du pays. Outre le seuil des 4% qu’il faut dépasser pour ne pas être astreint à la collecte des parrainages, le tiers féminin s’invite pour compliquer les affaires des différentes listes postulantes. Il en est de même pour le choix de la tête de liste, qui fait rage au sein des formations politiques. A chacun ses problèmes, mais la réalité fait face à toutes ces volontés participantes quasi générales, y compris le parti de Benflis, qui s’invite aux locales après avoir raté le rendez-vous des législatives. Vouloir participer est un fait, y arriver est tout une histoire qui ne manque pas d’embûches.

Depuis la convocation du corps électoral par le président de la République, la course est lancée par pour être élu, mais pour pouvoir participer aux joutes électorales. Et c’est loin d’être une simple affaire. Si pour les partis ayant moins de 4% des votants lors des précédents scrutins et les indépendants la nécessité de recueillir les parrainages nécessaires est un parcours de combattants autant d’ailleurs pour la confection des listes, il n’en est pas de même pour les grosses cylindrées politiques, qui vivent au rythme de crises et de tensions en relation avec le choix du candidat devant conduire leurs listes respectives.

Plus on s’approche du rendez-vous plus les choses se compliquent. La quête de candidatures et les parrainages se font difficiles. La démobilisation pour la chose politique s’illustre à nouveau à l’occasion de ce rendez-vous, qui, habituellement, suscite beaucoup d’intérêt. Le discrédit qui a frappé les Assemblées élues lors du dernier mandat à travers notamment le faible rendement des élus et les scandales qui ont émaillé leur fonctionnement, laisse perplexe le commun des mortels au point où même la participation n’a plus de goût.

Quant au soutien des potentiels candidats, le citoyen s’aventure peu, sachant que cela ne sert pas son intérêt sauf à parrainer quelqu’un pour ne plus jamais entendre parler de lui. Le dernier avertissement donné lors des législatives ne semble pas avoir été pris au sérieux. Les mêmes têtes motivées par des intérêts purement personnels s’invitent au débat pour repousser encore un peu plus le citoyen, déjà malmené au passé. A titre d’exemple, la wilaya de Béjaïa.

Dans cette localité, la majorité des candidats se représente comme par enchantement comme si ses bilans respectifs, qu’elle n’a d’ailleurs jamais présenté, sont positifs et agréent parfaitement le citoyen. Sur 97 formulaires de demandes de candidatures retirés auprès des services de la Drag, on ne retrouvera au final que quelques listes, notamment des grands partis politiques dont le nombre s’élève à 17. 80 autres retraits sont l’oeuvre des indépendants, dont la majorité ne dépassera pas l’écueil des parrainages, voire de la confection des listes. Pratiquement, toutes les communes comptent des listes sans chapelle politique, c’est dire le discrédit qui frappe une classe politique, aujourd’hui concurrencée sévèrement par ses propres transfuges ou de nouvelles têtes, à même de lui donner des sueurs froides. La course à la prise du pouvoir local fait rage autant au niveau des Assemblées locales qu’au niveau de l’Assemblée de wilaya (APW). Sur les 18 formulaires retirés pour l’APW, on compte 15 partis politiques et trois listes indépendantes, qui entreront en course pour prendre les commandes de cette institution.

Rien n’est sûr pour l’instant. Les chiffres liées au retrait ne sont pas forcément ceux qui seront sur la ligne le jour «J» car il faudra au préalable dépasser l’écueil de la confection des listes, mais également celui des parrainages. Sachant qu’exception faite du FLN, RND, FFS et à des degrés moindres pour le RCD, tous les postulants doivent recueillir le nombre de signatures requis par la loi pour espérer faire partie des partants. Le parrainage est exigé des listes indépendantes ainsi que des partis politiques qui participent pour la première fois à ce suffrage et ceux ayant obtenu moins de 4% du suffrage exprimé lors des dernières élections locales.

Un siège vaut 50 signatures. Le dernier délai pour le dépôt des dossiers de candidatures est fixé au 24 septembre 2017. Il ne reste donc pas beaucoup de temps. Ne demeure que la donne du vote qui, à l’image de la préparation, risque de surprendre encore, bien que le scrutin des locales bénéficie toujours d’une participation plus importante que les autres scrutins nationaux.