Outre ses enjeux électoraux, les prochaines élections locales cachent dans leurs plis ce qui adviendra des partis de l’opposition démocratique pendant une longue période. Le PT, conscient de l’ultimatum lancé par le pouvoir, se retrouve face à un choix difficile. Mais loin de se murer dans l’immobilisme, le parti de Louiza Hannoune essaie de s’élancer sur deux pistes à la fois.
Dans un communiqué paru aujourd’hui, le 08 septembre 2021, le Comité central du PT a dévoilé ce qui s’est passé lors de sa session ordinaire statutaire qui a eu lieu le vendredi dernier. Le communiqué du Parti des Travailleurs revient notamment sur le débat portant sur la convocation du corps électoral pour les élections locales.
Un débat sérieux, profond responsable et serein
À l’issue de ce débat, Louiza Hannoune et ses militants confient, via le me communiqué que « jamais discussion autour de la participation ou non à un scrutin n’a pris une telle forme, traduisant la complexité de la situation ». Des multiples sujets ont été traités, et parmi eux « la dangerosité de la situation générale, les priorités et souffrances de la majorité du peuple, mais aussi, la fermeture et la répression politiques en voie de durcissement à travers des projets de textes législatifs qui sont soumis à l’APN qui légalisent la régression sur le terrain des libertés fondamentales ».
Selon le PT, » les arguments plaidant pour la participation tout comme ceux qui plaident pour la non-participation du parti sont fondés et légitimes et partent des mêmes soucis ». À défaut de se mettre d’accord sur la réponse, les militantes du PT se sont réunis derrière la même question : » la participation pourra-t-elle apporter l’aide politique à la majorité pour qu’elle exprime ses aspirations avec en tête la rupture avec le système hérité du modèle de parti unique toujours en place et qui constitue le plus grand danger pour le pays ? ».
« Les mêmes arguments politiques sont valables aussi bien pour la participation que la non-participation », d’après le communiqué du PT, qui précise toutefois que contrairement aux élections législatives, qui sont « une courroie de transmission des politiques de l’exécutif », les locales ont de singulier leur proximité avec les citoyens.
Pour toutes ces raisons et leurs contraires, le PT a « décidé de faire descendre la discussion autour de la question des élections dans les rangs du Parti et avec les citoyens, à la lumière des développements dans le pays ».
Un pas vers la participation
Bien que la décision de participer ou pas aux élections locales, comme le rapporte le communiqué du PT, revient désormais aux militants et aux citoyens, « dans le même temps, le Comité central a décidé, conformément aux traditions du Parti, d’entamer les opérations légales de préparation matérielle des élections », indique le même communiqué.
Selon le PT, les élections locales ne touchent pas aux principes du Parti, « à son indépendance à l’égard du système, du régime et du pouvoir en place », c’est donc pour cette raison que « le Comité central a confié au Bureau politique la tâche d’encadrer la discussion et de veiller sur la réalisation des objectifs définis à l’issue des travaux sur les terrains politique et d’organisation ».
Pour conclure, le PT affirme que « la discussion autour des élections locales revêt un caractère exclusivement politique, en rapport avec l’urgente nécessité de dégager les voies et moyens politiques susceptibles d’aider la majorité à ouvrir une issue à la nation par la mobilisation indépendante ».