À l’approche des élections locales, dont la tenue anticipée en novembre prochain a été décidée par le président Tebboune, les partis de l’opposition démocratique font face à un véritable dilemme. Participer après le boycott de deux scrutins, ou bien boycotter, et disparaitre entièrement de la scène politique. Bien que la question est loin d’être tranchée pour tous les partis, en ce qui concerne le FFS, elle semble l’être un petit peu plus.
En effet, le plus vieux parti de l’opposition en Algérie, via une contribution de son instance présidentielle à l’occasion de la tenue d’une session extraordinaire du Conseil National, a fait savoir aujourd’hui, le 10 septembre 2021, qu’il va continuer à se « battre sans relâche et pacifiquement, contre le renforcement du statuquo suicidaire », et qu’il va se « dresser contre les aventuriers et les nébuleuses qui distillent la haine et la discorde au sein des populations ».
« Une opportunité pour prendre le pouvoir local »
En ce qui concerne sa participation ou non au prochain scrutin, le FFS, sans pour autant trancher, s’est montré pour le moins tenté. Selon le FFS, « l’absence de l’État et ses manquements grossiers et abjects envers le peuple algérien ne devrait pas être accentuée par l’absence d’un parti politique qui bénéficie d’une crédibilité irréprochable ».
Le FFS, selon son dernier communiqué, est loin de regretter d’avoir boycotté les deux derniers scrutins. « nous avions eu raison de rejeter les élections législatives et le référendum constitutionnel car, ils remettaient en cause les aspirations légitimes de la révolution populaire du 22 Février 2019 ». Cependant, le FFS voit en les prochaines élection une véritable « opportunité pour prendre le pouvoir local , dans les APC et les APW , afin d’empêcher les clientèles du pouvoir, et les affairistes de torpiller le seul espace démocratique, malgré ses limites et les entraves, qui s’offre aux populations ».
Bien sur, rien n’est encore officiel pour le moment, même si ce communiqué souligne clairement qu’il se dirige vers une participation. Selon le même communiqué, le FFS devra aborder la question des élections lors de cette réunion « avec lucidité, responsabilité et sens inouï de patriotisme » et « faire un diagnostic sans concession sur nos différentes participations, recenser objectivement nos apports, nos atouts et nos manquements ». Le FFS affirme par cette correspondance qu’il est loin de vouloir lâcher aussi facilement son « rôle majeur envers la nation toute entière et envers nos bastions historiques qui sont malmenés par des calculs souterrains et inavoués des apprentis sorciers aux ordres ».