Des campagnes de contrôle sanitaire du cheptel ovin sont actuellement menées par les services vétérinaires, a indiqué mardi à la radio nationale le directeur des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture, Karim Boughanem. «Les services vétérinaires du ministère effectuent actuellement des visites de contrôle sanitaire sur les ovins destinés à la vente pour le prochain Aïd el-Adha». M. Boughanem souligne en outre que « la campagne de contrôle sanitaire des cheptels qui a débuté il y a une semaine se déroule dans de bonnes conditions». Par ailleurs, M. Boughanem rassure sur la bonne santé du cheptel ovin et bovin. «Aucun cas de zoonose n’a été enregistré lors de ces contrôles sur le terrain ; les bêtes sont saines». Il précise qu’actuellement, «nous sommes en train de constituer les commissions de wilaya qui devront désigner aux éleveurs et autres chevillards les sites de vente de moutons pour cet Aïd en présence de vétérinaires, pour favoriser ainsi des prix raisonnables ». D’autre part, le même responsable indique que la Fédération nationale des éleveurs est en train de «sensibiliser les éleveurs pour s’installer sur les sites désignés par les commissions de wilaya et affectés à la vente de moutons pour que l’opération soit bien menée et pour faciliter le contrôle sanitaire des bêtes destinées au sacrifice».
Les éleveurs, quant à eux, ont qualifié cette saison de «bonne» avec «une disponibilité» des moutons ; ce qui va donner des prix raisonnables. «La saison a été bonne pour tous les éleveurs», indique Medjdoub Mansouri, président de l’association des éleveurs et de protection des Hauts-Plateaux, qui a mis en relief les efforts déployés pour lutter contre certaines zoonoses. Pour autant, la disponibilité ne serait pas, pour les chevillards et autres maquignons, un critère de baisse des prix du mouton. Même si le premier représentant des éleveurs parle de «bonnes» disponibilités des bêtes destinées au sacrifice de l’Aïd El-Adha et donc d’une perspective de baisse des prix comparativement à l’année dernière, il n’est pas évident que le marché obéisse à cette règle de la profusion de l’offre. Selon lui, le prix du mouton a, certes, enregistré une inflexion depuis la fin du mois de ramadhan. Donc, cette année, le cours de l’ovin sur les marchés à bestiaux, dont ceux réservés au mouton de l’Aïd, devrait être sensiblement inférieur à la moyenne des 35.000 dinars observée en 2015.
Mais, rien n’est moins sûr, le prix du mouton en Algérie étant l’otage d’un nombre ahurissant de facteurs, pour la plupart n’obéissant à aucune règle logique, que le cheptel soit en hausse ou en baisse. C’est le nombre de sacrifices dans les grandes zones urbaines, toujours en hausse avec une démographie galopante, et la rareté des bêtes mises sur le marché, qui sont à l’origine de la hausse des prix, souvent du simple au triple entre une grande ville comme Oran, Alger, Constantine et Annaba, par rapport à une ville des Hauts-Plateaux, comme Tiaret, Djelfa, El-Bayadh ou Naâma et Aïn-Safra où la cote du bélier est «raisonnablement» entre 20.000 et 35.000 DA.
Bref, cette année encore, il faut s’attendre à des situations de folie sur les marchés du mouton de l’Aïd. Quant au facteur santé, il est rarement pris en compte par la fièvre «acheteuse» de cette période, car sur les quelque 26 millions (moyenne pondérée) de têtes ovines, presque 99% sont suivies et contrôlées sur le plan sanitaire, les éleveurs ne «jouant plus avec le feu» depuis les événements de Sétif en 2014 où le cheptel bovin a été décimé par la fièvre aphteuse.