L’école renoue avec la grève à partir d’aujourd’hui et pendant deux jours. Le collectif des syndicats autonomes, initiateur de cette action, appelle à la mobilisation des enseignants autour de ce mouvement, qui sera accompagné, demain, par des rassemblements devant les Directions de l’éducation des wilayas de Blida, Laghouat, Batna et Relizane.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Les négociations lancées par le ministère de l’Éducation nationale la semaine dernière pour dissuader les syndicats de recourir à la protestation n’ont pas abouti.
Au bout de quatre jours de réunions bilatérales, les syndicats ont annoncé l’échec des pourparlers, en soulignant que la tutelle n’a pas apporté de réponses satisfaisantes à leur plateforme de revendications. Selon eux, les raisons ayant conduit à la grève du 21 janvier dernier ne sont toujours pas levées. L’Unpef, le Snapest, le Cnapeste, le Satef, le CLA et le SNTE ont donc décidé de maintenir leur appel à une grève nationale pour aujourd’hui et demain.
Les six syndicats appellent leurs adhérents et les enseignants à se mobiliser autour de ce mouvement pour défendre leurs droits socioprofessionnels. D’ailleurs, les syndicats ont entamé depuis hier une campagne d’information sur les réseaux sociaux pour appeler à la mobilisation. Ils estiment avoir donné suffisamment du temps pour la tutelle afin de répondre à leurs revendications.
Cependant, dénoncent-ils, le ministère de l’Éducation «veut pousser au pourrissement en optant pour un discours toujours aussi flou». D’ailleurs, les six syndicats n’épargnent pas une éventuelle radicalisation de leur mouvement et imputent la responsabilité au ministère de l’Éducation nationale. Car, contrairement aux déclarations de la ministre de l’Éducation, qui affirme avoir répondu à l’ensemble des revendications du partenaire social, mis à part celles qui ne relèvent pas de son département, les syndicats affirment de leur côté que «c’est faux».
«Le droit à l’exercice syndical et les libertés syndicales relèvent bien de son département, or, nous ne pouvons toujours pas exercer le droit syndical dans les établissements scolaires et nous avons également des revendications pédagogiques auxquelles elle n’a pas répondu», a affirmé Boualem Amoura, SG du Satef. «En tout, il y a eu 53 réunions entre le ministère de l’Éducation et les syndicats sur le statut particulier, au final, la tutelle a ignoré toutes les propositions du partenaire social», dénonce le Cnapeste.
La ministre de l’Éducation a instruit, par ailleurs, les directeurs des établissements de garder les élèves dans les classes les jours de grève et menace de sanctionner les contrevenants. Demain, des rassemblements sont prévus devant les Directions de l’éducation des wilayas de Laghouat, Blida, Batna et Relizane.
S. A.