La Ligue appelle à la levée des restrictions sur la liberté de circuler qui empêchent les Algériens de rejoindre la capitale pendant les manifestations des vendredis, à lever les dispositifs sécuritaires intra-muros lors des marches à Alger.
La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, Laddh (aile Benissad), a dénoncé, hier, les poursuites à l’encontre des personnes ayant exprimé pacifiquement une opinion dans le cadre du hirak et appelle à la libération des détenus, y compris les détenus politiques.
“La Laddh dénonce les poursuites à l’encontre des personnes ayant exprimé pacifiquement une opinion comme tout récemment l’avocat Ramzi Chekhab poursuivi pour incitation à attroupement par le parquet de Khenchela rien que pour avoir exprimé avant le déclenchement du hirak sur sa page Facebook son opposition au 5e mandat de Bouteflika”, a indiqué la Laddh dans un communiqué.
Concernant les poursuites contre les manifestants pour le port de l’emblème amazigh, la Laddh rappelle qu’“il n’existe aucune disposition pénale ou autre qui sanctionne le port d’un emblème autre que l’emblème national et que toutes les poursuites engagées à l’encontre des manifestants pour port de l’emblème autre que l’emblème national sont infondées et contraires aux principes de légalité de la loi et de nulle sanction sans texte de droit”.
Aussi, “la force doit rester à la loi rien qu’à la loi”, indique le communiqué, en appelant au “respect de la loi et à la libération de tous ces détenus, y compris les détenus politiques dont le seul tort est d’avoir exercé leurs droits politiques”.
“La judiciarisation de l’exercice des droits politiques et civils, le droit de s’organiser, de se réunir, de manifester, d’activer dans un parti, un syndicat, une association, et de s’exprimer pacifiquement est une pratique qui transgresse la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits politiques et civils ratifiées par notre pays”, rappelle la Laddh, ajoutant que “ce sont toutes ces pratiques de hogra du système en place qui ont justement mené au soulèvement populaire”.
En exprimant son inquiétude au sujet du blocage des sites électroniques, tels que TSA, Interlignes et Algérie Part, et de la fermeture des médias, notamment lourds, au hirak et au débat pluriel, la Laddh estime qu’“il y a aussi une volonté délibérée d’asphyxier la presse ouverte au hirak et à l’expression plurielle par sa privation de la publicité”. Selon l’ONG, “cette pratique est illégale, injuste et outrancière en plein hirak”.
Et la Laddh d’appeler “à la levée des restrictions sur la liberté de circuler qui empêchent les Algériens et Algériennes de rejoindre la capitale pendant les manifestations des vendredis, à lever les dispositifs sécuritaires intra-muros pendant les marches à Alger et à cesser les arrestations de manifestants opérées dès les premières heures des manifestations pacifiques à Alger, car elles ne sont pas ordonnées par des mandats judiciaires”.
“La Laddh appelle au respect de l’exercice des libertés fondamentales des citoyennes et des citoyens. Les autorités doivent répondre à la revendication principale du hirak, la rupture avec le système et l’instauration d’un État de droit”, affirme enfin le communiqué.
A. R.