Par Nadia BENAKLI
«Nous attendons qu’il aille vers des concertations sérieuses avec les différentes parties pour organiser des assises nationales en vue d’élaborer une feuille de route», a déclaré la présidente de l’Union pour le changement et le progrès.
Les propositions pour une sortie de crise se multiplient. La présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP) appelle à la tenue des assises nationales. Invitée hier au forum d’El Moudjahid, Zoubida Assoul a plaidé pour cette option afin d’aboutir à une feuille de route qui permettra de sortir le pays de la situation d’impasse.
Cette constitutionnaliste soutient que l’institution militaire va jouer un grand rôle en accompagnant le processus de transition. «Nous attendons qu’il aille vers des concertations sérieuses avec les différentes parties pour organiser des assises nationales en vue d’élaborer une feuille de route», a-t-elle déclaré en faisant référence au chef d’état- major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah.
Elle a rappelé dans ce sens que les concertations lancées par le président de l’Etat, Abdelkader Bensalah, ont été vouées à l’échec.
Mme Assoul estime qu’il faut faire vite, mais refuse de précipiter les choses. «Il faut laisser le temps à la société civile de s’organiser pour aller vers une période de transition», a-t-elle affirmé tout en appelant à ne pas confondre vitesse et précipitation.
La conjoncture est certes inquiétante, à ses yeux, mais cela n’est pas une raison pour bâcler les choses. Mme Assoul pense que devant la poursuite du mouvement populaire qui réclame le changement de tout le système, on ne peut pas rester sourd. «Le départ des trois B est motivé par la rupture de confiance entre le peuple et les dirigeants», a-t-elle souligné en précisant qu’on ne peut rien attendre de M. Bensalah qui est au pouvoir depuis 35 ans.
La nomination d’un gouvernement de compétences nationales durant cette période de transition va permettre de régler beaucoup de choses et de revoir les lois pour préparer une élection transparente. Interpellée sur l’idée d’une instance qui conduira la période de transition et qui sera présidée par d’anciennes personnalités politiques, entre autres Ahmed Taleb El Ibrahimi, Liamine Zeroual, cette juriste se dit favorable à toute solution pouvant déboucher vers une sortie de crise. «Toutes les solutions qui vont avoir l’aval du peuple on les encourage, pourvu qu’il y ait des personnalités nationales qui n’ont pas fait partie de la gouvernance durant les 20 dernières années», a-t-elle soutenu.
Au sujet de l’ouverture des dossiers de corruption et des arrestations menées contre les anciens responsables politiques et les hommes d’affaires, l’hôte du forum juge qu’«il y a un certain amalgame dans les dossiers». «Le procureur de la République doit communiquer pour clarifier les décisions prises et informer l’opinion publique car l’absence de communication ouvre la porte à toutes les interprétations», a-t-elle affirmé tout en regrettant le fait que des médias jugent les personnes avant même que la justice n’ouvre le procès. Revenant sur l’indépendance de la justice, cette juriste a tenu à expliquer que c’est un long processus et non pas une simple décision. «L’indépendance de la justice ne se fait pas par décret, mais à travers un long processus de réforme», a-t-elle réitéré.
L’hôte du forum a démenti toute information selon laquelle elle est chargée de l’un des dossiers des hommes d’affaires inculpés.