Les services de recherche et d’investigation de la Gendarmerie nationale à Bir Mourad Raïs, dans la capitale, ont interpellé une femme exerçant illégalement la profession de médecin sans diplôme ni autorisation.
Dans un communiqué publié ce samedi, les services de la Gendarmerie ont indiqué qu’à la suite d’une plainte pour escroquerie et abus de confiance, une enquête a été ouverte et des moyens techniques ont été mobilisés pour les besoins de l’investigation. Il est apparu que la suspecte se déplaçait fréquemment dans plusieurs domiciles différents.
Lors de son interpellation et de son interrogatoire, il a été révélé que cette femme, âgée de 38 ans, se faisait passer pour un médecin. Elle se rendait chez des patients pour leur prodiguer des soins et leur fournir des ordonnances médicales estampillées d’un faux cachet, en échange de sommes d’argent.
Selon les éléments accompagnant le communiqué des services de la Gendarmerie, des médicaments, des compléments alimentaires, divers équipements médicaux, deux cachets (l’un à son nom et l’autre au nom d’une autre médecin généraliste), ainsi que des documents médicaux, des ordonnances provenant de différents hôpitaux et une somme d’argent estimée à 87 millions de centimes, ont été saisis chez la suspecte.
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Les photos publiées montrent des instruments médicaux et des flacons de sérum, suggérant que la suspecte exerçait cette activité illégale depuis longtemps, mettant ainsi en danger la vie des personnes qu’elle prétendait soigner. La suspecte sera présentée devant les autorités judiciaires compétentes une fois les procédures légales achevées.
Faux médecins : que risquent les contrevenants en Algérie ?
Dans un contexte où les cas d’usurpation de fonctions médicales et de falsification de documents se multiplient, la nouvelle loi n° 24-02 du 16 Chaâbane 1445, correspondant au 26 février 2024, relative à la lutte contre le faux et l’usage de faux, vient renforcer l’arsenal juridique pour réprimer ces pratiques dangereuses.
Publiée au Journal officiel, cette loi prévoit des sanctions sévères, notamment dans le secteur de la santé, où les enjeux de sécurité et de confiance publique sont primordiaux.
La loi n° 24-02 vise à lutter contre diverses formes de falsification, allant de la contrefaçon de documents officiels à l’usurpation de titres ou de fonctions. Dans le domaine médical, les infractions sont particulièrement ciblées, car elles mettent en danger la vie des patients et sapent la confiance dans le système de santé.
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Ainsi, l’article 26 de la loi précise que tout médecin, dentiste ou sage-femme qui établit de faux certificats ou fait des déclarations mensongères dans l’exercice de ses fonctions encourt une peine d’emprisonnement de 3 à 5 ans, ainsi qu’une amende pouvant aller de 300.000 à 500.000 dinars algériens.
Ces infractions incluent notamment la dissimulation de l’existence d’une maladie, la falsification de l’état de grossesse, ou encore la fourniture d’informations erronées sur l’origine d’une maladie ou les causes d’un décès.
Ces dispositions visent à garantir l’intégrité des professionnels de santé et à protéger les patients contre les pratiques frauduleuses.
L’adoption de cette loi intervient dans un contexte où les cas d’usurpation de fonctions médicales, comme celui récemment mis en lumière à Alger, soulignent l’urgence de renforcer les contrôles et les sanctions.
La suspecte interpellée, qui se faisait passer pour une médecin itinérante, illustre les risques encourus par les patients lorsqu’ils sont confrontés à des individus non qualifiés.