La combine. Le championnat d’Algérie sous la loupe d’une instance internationale qui veille finalement au grain… Ça craint fort n’est-ce pas. Attention aux sanctions.
Attention, danger(s) immédiat(s)
Au moment où la Faf, par la voix de la LFP, appelle, une fois de plus et pas de trop (sauf, et on le parie, qu’elle ne sera pas entendue) au respect de l’éthique, il se dit que la Fifa est revenue à la charge. En commençant par la récolte des infos en mesure de lui permettre de prendre, en dehors de toute pression, les dispositions ou mesures (elle n’a jamais eu, faut-il encore le rappeler, la main légère en frappant durement) qui s’imposent en pareilles situations. Cela, on peut le craindre, risque de faire mal. Très mal.
En se rapprochant, notamment de la chaîne anglaise, la BBC, le premier média international à traiter de cet épineux dossier qui écorne un peu plus l’image d’un football algérien qui a décidé, et définitivement d’ailleurs, de s’accaparer l’actualité sportive par ses mauvais côtés et éternels à travers (en plus des nombreux cas de dopage ou d’utilisation de produits interdits qui se multiplient) avec cette histoire de matches truqués s’imposant à l’orée de chaque fin de saison. Rien de bien nouveau, sauf que la réaction de l’instance morale du football mondial, qui ne l’entend pas de cette oreille en passant aux investigations d’usage, a de quoi inquiéter. Mal engagée.
C’est ce dont préviennent les observateurs alors que, du côté de Dely Brahim ou du Hamma, la tendance est (comme toujours et ce n’est pas nouveau) à des communiqués qui laissent de marbre (ça leur fait même de «belles jambes» et l’on s’excuse de l’expression, dans ce monde brutes où l’on ne se fait guère de cadeaux et surtout pas de sentiments, la parole revenant à la fameuse «ch’kara» qui fait tant de dégâts et pas seulement en football qui se veut la vitrine du système) ceux qui détiennent les clefs d’un marché (un véritable souk à l’algérienne sans foi ni lois) s’imposant comme le dépositaire des cérémonies de remises des prix de fin d’exercices (on ne s’écarte pas de nos murs, car ailleurs seuls les verdicts du terrain parlent) tant pour les titres des 1ers de la classe (si tant est la qualité ou le statut est mérité) que des «bonnets d’âne», la tradition voulant que tout le monde, à tort ou à raison, avant le départ en vacances (tout aussi peu méritées) des flous pas du tout artistiques viennent assombrir des cieux des plus chargés.
Attention, à la Faf on … ne joue plus !
Quelle mouche a piqué l’instance en charge de la gestion du sport-roi (on veut bien évidemment rire) national qui a cru bon, même si le moment s’y prête (on se trompe ?) avant que les compétitions, dans les deux paliers supérieurs de la hiérarchie, c’est-à-dire les deux Ligues «pros» Mobilis où il se passe de drôles de choses (ce n’est pas une surprise si les accusations de combines et de corruptions se multiplient, les perdants à l’arrivée de chaque match se plaignant régulièrement de partis-pris des arbitres qui, moyennant de grosses «primes», décident des sorts de rencontres sentant la magouille à mille lieux à la ronde, quand ce n’est pas carrément des joueurs qui sont invités à lever le pied contre de gros chèques) et placées sous le signe de l’argent sale, entame des virages décisifs, pour ne pas dire dangereux (c’est le terme qui sied le plus) avant que tout ce beau (moche plutôt) monde ne remette à nouveau les crampons au placard le temps de souffler momentanément en attendant de revenir dans l‘arène (on vise juste ?) pour accoucher de piètres spectacles et de scandales en série. à en vomir.
La FAF (ou son pendant la LFP qui gère- un bien grand mot- les compétitions) qui «somme» (si, si, si mais est-ce que ça dérange dans les laboratoires et autres bourses où tout s’achète et tout se vend) les clubs (pas mieux comme confirmation que nos compétitions virent à de vulgaires marchandises, le plaisir en moins, étalées au grand jour et au su et vu de tout le monde mais que tout le monde feint de ne pas remarquer non sans mettre le paquet pour acquérir en criant au loup et à la magouille) de respecter l’éthique sportive en cette fin de saison (sans autre précision, comme par exemple que les chéquiers sont prêts, les intermédiaires aux aguets, corrupteurs et corrompus plus que jamais sur les dents) au risque d’être sévèrement sanctionnés. à ceux qui n’y croient pas, la reprise in-extenso de ce communiqué qui fera date sans toutefois (on ne l’imagine en tout cas pas lorsqu’on connaît les us et coutumes en cours dans une discipline à l’origine de bien de nos migraines et autres maux de tête) devoir ou pouvoir déranger la quiétude légendaire de ceux, entre officiels et (ir)responsables de clubs, qui en tirent les ficelles et se remplissent des poches déjà bien pleines.
Le temps et …le ton
On peut lire, entre autres, qu’«est considérée comme responsable de tentative d’influence sur le cours du championnat toute équipe senior (ça change quoi à la donne quand c’est l’oseille qui fixe les règles du jeu ?) qui, au cours des cinq dernières journées du championnat, n’aura pas aligné au moins huit joueurs ayant déjà figuré sur les feuilles de matchs des dix premières journées de la phase retour.» On anticipe et on se donne bonne conscience. Sans se donner, malheureusement, les moyens, à cause d’une certaine forme de complaisance (des sanctions n’ayant rien à voir avec la gravité des faits et encourageant des pratiques qu’il n’est plus utile de relater tant la gangrène est profonde, les dégâts énormes) de retour à l’approche de ces fatidiques mois de Mai- Juin décidant du sort de nos champions en carton et de ces «recalés» dont le seul «tort» est de se montrer incapables de lire les vrais messages des coulisses ou aux comptes en banque en décalage avec les règles d’un jeu malsain où il reste difficile de désigner les meilleurs et les retardataires sur la seule base du… mérite.
Dont on ne connaît pas la vraie signification dans des compétitions ouvertes sur la triche. On magouille ferme mais la Lfp «rassure» (on peut dormir tranquille) en agitant l’application du fameux article 119 (a-t-il été un jour appliqué dans toute sa sévérité ?) du règlement des championnats professionnels (il y a quelques progrès à faire de ce côté car la notion est galvaudée et perdu de son sens dans nos murs) qui interdit (c’est courant mais il ne faut pas se faire attraper) formellement (on insiste) cette pratique, en rappelant que «le club contrevenant sera sanctionné conformément aux dispositions prévues par le code disciplinaire en vigueur».
Merci pour l’avertissement. Merci d’insister (sans convaincre personne) sur l’existence de structures, prêtes (décidées ?) à sévir sans trop regarder sur le prestige du sigle objet de poursuites, et encore moins sur d’autres considérations, comme la sensibilité régionale. On l’avait oubliée celle-là. Oublié qu’elle n’oublie pas. Une véritable épée de Damoclès. La Fifa, pour ne pas la nommer, revient à la charge avec l’intention ferme de secouer le cocotier en se penchant à nouveau sur les infos en continu lui parvenant d’Algérie sur de présumées (elles sont réelles et il n’y a pas de fumée sans feu), graves affaires de combine. La corruption dans le football algérien. Un secret de polichinelle.
Attention, à la Fifa on veut faire respecter les règles du jeu
On en parle et cela devient sérieux maintenant que les instances internationales, peut-être contrariées par la politique de l’autruche de la Faf et ses pendants, ont décidé de prendre le relais sous forme de menaces à peine voilées que pourraient (devraient) suivre des sanctions à la mesure des délits reprochés. Pour s’en convaincre, la décision prise de demander de plus amples informations aux médias étrangers (notamment la BBC et la bible du football français, «France Football») qui ont pris sur eux de publier des brulots peu rassurants (rien de ce qu’on ne savait déjà sur le pourrissement dans notre maison-foot, donc loin du scoop, le public algérien ayant appris, bon an mal an, à faire avec) et en mesure de valoir quelques désagréments à des gestionnaires en sieste (ça se dit ?) prolongée.
Et quand la Fifa, qui rappelle son intransigeance dans l’application des lois et règlements auxquels adhèrent ses membres (y compris la Faf) «fourre» son nez dans ce genre d’affaires, il y a énormément à craindre, les révélations faites par des acteurs algériens qui ont décidé de parler sous couvert de l’anonymat ayant entraîné un véritable séisme non sans porter atteinte à une réputation pour le moins déjà largement entamée, la sortie du président de la Faf, Zetchi, enfonçant un peu plus le clou en déclarant notamment «reconnaître que la combine est présente dans nos championnats» et qu’il ne servait à rien de détourner le regard. Suffisant pour faire monter la pression de plusieurs crans. Et que fait, entre-temps, un «souk» bien dans son rôle de distribuer les … rôles et les distinctions ?
Des portes constamment ouvertes sur la triche. En dehors de tout contrôle. Contre lequel tous les communiqués du monde (celui dont vient d’accoucher la Lfp atterrira là où tout le monde sait, dans les tiroirs après un détour par le site officiel et une reprise, sans trop de conviction, par la presse nationale, les combinards de tout bord se révélant imperturbables et maîtres de lieux devenus infréquentables) ne pourront mais. A la Fifa de siffler la fin de la récréation en usant de ses prérogatives ? La Faf a, en attendant, toutes les raisons de craindre les retombées, forcément néfastes, d’une onde de choc aux conséquences imprévisibles.
La main de l’étranger ? Bienvenue si elle peut aider à donner du sens à cette opération de salubrité que les amoureux du beau jeu et du respect de l’éthique attendent depuis des lustres dans un milieu pourri où l’argent sale impose son diktat. La main de l’étranger, pour éviter toute mauvaise interprétation ou des susceptibilités mal placées ? C’est, on l’aura deviné, l’auguste Fifa qui ne semble pas badiner cette fois en prenant très au sérieux les infos lui parvenant d’Algérie et des compétitions dans la tourmente. Croisons les doigts en attendant…
Azouaou Aghilas