Ces manifestations seront également un moment du souvenir et de la mémoire, en hommage aux victimes d’Octobre 1988.
La diaspora algérienne se mobilise pour faire des 5 et 6 octobre prochains des Journées mondiales pour la protection des droits de l’Homme en Algérie. Dimanche dernier, à l’occasion du 32e acte de la révolution populaire, les manifestants au Canada, aux États-Unis et en France ont appelé à des marches pacifiques dans plusieurs villes européennes et nord-américaines pour les 5 et 6 octobre. Ces manifestations synchronisées auront lieu samedi et dimanche dans une vingtaine de villes : Bruxelles, Vienne, Paris, Strasbourg, Marseille, Toulouse, Lyon, Nice, New York, Washington, San Francisco, Houston, Ottawa, Montréal, etc.
Dans la métropole québécoise, la marche, que les organisateurs veulent silencieuse, s’ébranlera de la place du Canada vers le siège du consulat général d’Algérie à Montréal. L’action de rue vise à interpeller le pouvoir pour cesser la répression des libertés et exiger la libération “immédiate et inconditionnelle” des détenus d’opinion. “Nous appelons les autorités algériennes, à leur tête le commandement militaire, les services de sécurité et les services de renseignement, à cesser les arrestations arbitraires et les intimidations des citoyens en raison de leurs opinions”, écrivent les initiateurs de l’appel, non sans prendre à témoin l’opinion publique internationale.
“Nous, Algériens à travers le monde, voulons alerter l’opinion internationale et les organisations humanitaires sur les abus contre les droits de l’Homme en Algérie”, lit-on dans la déclaration qui précise que ces abus “portent atteinte aux libertés d’expression, d’association et de rassemblement pacifique”. Les manifestations des 5 et 6 octobre seront également un moment du souvenir et de la mémoire, en hommage aux victimes d’Octobre 1988. Sinon, pour revenir à la désormais traditionnelle manifestation dominicale à Montréal, les slogans habituels du hirak ont été scandés par les manifestants, plus nombreux que d’habitude.
“Système dégage”, “Pas d’élection avec la bande”, “L’armée dans les casernes”, “Pour une transition démocratique et pacifique”, “Le pouvoir au peuple”, pouvait-on ainsi lire sur des pancartes brandies par les manifestants plus que jamais déterminés à rejeter le scrutin du 12 décembre prochain. Si certains candidats sortis du néant comme des bouffons pour amuser la galerie ont suscité des commentaires ridicules chez les manifestants, d’autres prétendants n’ont pas trouvé grâce aux yeux des manifestants. C’est le cas, notamment, d’Ali Benflis et d’Abdelmadjid Tebboune.
“On dirait un miniconseil du gouvernement de Bouteflika en campagne électorale”, allusion aux anciennes figures du régime du président déchu qui ont annoncé leur intention de se porter candidates à la présidentielle. “On ne peut quand même pas organiser une élection contre la volonté populaire”, s’emporte un manifestant, l’emblème national noué autour du cou. Signalons, par ailleurs, que le Forum citoyen de Montréal a tenu dimanche, après la manifestation, son assemblée bimensuelle consacrée aux actions à entreprendre pour disqualifier la présidentielle.
Yahia Arkat