La manifestation n’a pas répondu aux attentes de certains exposants. D’autres participants ont regretté l’absence des grandes entreprises algériennes.
Placée sous le haut patronage du ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, la troisième édition du Salon international “Alger Industries”, qui s’est tenue du 18 au 21 octobre dernier, se voulait un espace privilégié de rencontres permettant aux industriels algériens et étrangers d’explorer les opportunités d’investissement et développer des relations commerciales. Ce salon a ouvert ses portes donc avec la participation de 160 entreprises, dont plus de la moitié sont étrangères. Ces entreprises proviennent notamment de France, Pologne, Turquie, Espagne, Tunisie et Allemagne.
Avec 75 entreprises spécialisées dans l’équipement industriel présentes, la France reste, à l’instar des années précédentes, le pays le plus représenté à ce salon. Venues de sept régions de France, ces entreprises ont déjà pris part aux précédentes éditions. À 24 heures de la clôture du salon, les responsables de la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence étaient satisfaits du nombre de visiteurs au pavillon, notamment les patrons de PME.
Cependant, de nombreux exposants français regrettaient de ne pas voir les dirigeants des grandes entreprises algériennes se déplacer au salon. Il est clair que les entreprises françaises accordaient beaucoup d’importance aux visites des professionnels, mais la tendance semblait plus pencher vers la recherche de clients que de potentiels partenaires. C’est ce qui ressort du moins des propos de certains exposants, à l’instar du responsable de la société Apem, spécialisée dans les composants et systèmes électriques, qui mettait en avant la difficulté de trouver un distributeur lui permettant d’entrer dans le marché algérien.
Après une présence symbolique lors de la précédente édition du salon, le service de la promotion du commerce et des investissements de l’ambassade de Pologne, ainsi que la Chambre du commerce algéro-polonaise ont préparé le terrain aux quatre entreprises présentes au pavillon polonais.
Pour M. Ali Regad, président de la Chambre de commerce algéro-polonaise, les entreprises polonaises veulent revenir sur le marché algérien. M. Regad a tenu à préciser qu’outre la promotion et l’élargissement des échanges, le principal objectif de la présence de ces entreprises polonaises est de conclure des partenariats. Il s’est dit très satisfait de cette présence compte tenu des nombreux contacts qu’il a eus avec des opérateurs économiques, notamment de la région d’Oran. Des contacts qui ont toutes les chances d’aboutir.
D’ailleurs, l’entreprise Polaqua-S. A., spécialisée dans les travaux d’ingénierie, est en négociation avancée avec le groupe algérien ETRHB. Il a ajouté, par ailleurs, que le contact le plus important était celui du ministère de l’Industrie et de la Promotion des investissements. Les responsables du service de la promotion du commerce et des investissements de l’ambassade de Pologne ont précisé que “nos sociétés répondent aux besoins de l’Algérie actuelle, elles sont aptes principalement à fournir des produits et services, le secteur du ciment, de la pétrochimie ou de la sidérurgie. Elles sont innovatrices, garantissent le transfert du savoir et de la technologie, des coûts bas de prestations, mais également des stages de formation en Pologne”. La même satisfaction a été perçue au niveau de la mission commerciale de Tunisie en Algérie qui a organisé la participation d’une vingtaine d’entreprises tunisiennes à ce salon.
En effet, cette participation voulue comme une présence de prospection s’est soldée par de nombreux contacts. À ce titre, la société Manufactures mécaniques de Tunisie (2 MT) a conclu, selon son gérant, M. Afif Touihri, un contrat d’approvisionnement en matière première avec un opérateur algérien. Cette société tunisienne, qui importait sa matière première d’Europe, le fera désormais d’Algérie. La seule entreprise espagnole présente à ce salon s’est dit intéressée par le marché algérien. Spécialisée dans les machines industrielles de traitement de déchets, le responsable de cette entreprise a indiqué qu’il a eu un certain nombre de contacts. Mais il a déploré le manque d’organisation de ce salon.
L’absence d’Internet sur les stands a été ainsi mise en évidence par ce responsable sans parler de l’absence de techniciens pour faire marcher son équipement audio-vidéo. Les mêmes reproches ont été émis par les responsables des deux entreprises turques présentes au salon. Déplorant le désintérêt des grandes entreprises algériennes pour ce salon, ils ne pensent pas renouveler l’expérience l’année prochaine. En conclusion, ces entreprises turques estiment que le Salon international “Alger Industries” est un petit salon qui ne répond pas à leurs ambitions.