Embargo de l’UE sur la vente d’armes à l’Arabie Saoudite: Le niet d’Emmanuel Macron à Bruxelles

Embargo de l’UE sur la vente d’armes à l’Arabie Saoudite: Le niet d’Emmanuel Macron à Bruxelles

Au moment où la position de la chancelière allemande, Angela Merkel, en faveur d’un embargo de l’UE sur les armes à l’Arabie Saoudite, trouve des soutiens, dont le dernier en date est celui de l’Autriche, le président français Emmanuel Macron a critiqué implicitement son alliée européenne sur ce sujet. Emmanuel Macron a dénoncé la “pure démagogie” des pays qui, comme l’Allemagne, veulent cesser d’exporter des armes vers l’Arabie Saoudite en raison du scandale Khashoggi. “C’est une pure démagogie que de dire d’arrêter les ventes d’armes à Riyad suite à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul début octobre. Les ventes d’armes n’ont rien à voir avec M. Khashoggi, il ne faut pas tout confondre”, a souligné le chef de l’État français au cours d’une conférence de presse à Bratislava, dans une rare expression publique de désaccord avec sa principale partenaire en Europe. “Je suis très admiratif envers ceux qui, avant de savoir, disent on ne vendra plus d’armes ! Ils en vendent déjà parfois plus que la France à travers les joint-ventures (coentreprises) qu’ils ont !”, a affirmé Emmanuel Macron, en réponse à la question d’une journaliste sur les appels de l’Allemagne et de l’Autriche à cesser les ventes d’armes à Riyad.

De son côté, la chancelière allemande est revenue depuis Prague sur la proposition allemande faite en début de semaine de ne plus livrer d’armes à Riyad. “Nous avons dit qu’il faut éclaircir ce qui constituait les dessous de ce crime horrible et jusque-là, nous n’allons pas fournir d’armes à l’Arabie Saoudite”, a expliqué Angela Merkel. “Nous allons naturellement parler au sein de l’UE pour savoir comment nous voyons nos démarches ultérieures”, a-t-elle précisé. La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Karin Kneissl, a appelé à un embargo de l’UE sur les livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite, le justifiant par la guerre au Yémen plutôt que par l’affaire Khashoggi, dans une interview parue, hier.

M. T./AgenceS