Il y a cinquante ans, l’écrivain de science-fiction semblait déjà très bien renseigné sur la vie au XXIe siècle.
Isaac Asimov avait le nez creux. Le 16 août 1964, en marge de l’Exposition Universelle de New York, celui qui compte parmi les plus grands auteurs de science-fiction de tous les temps s’essayait à prédire ce que serait le monde 50 ans plus tard – soit en 2014. Près d’un demi-siècle après leur rédaction, les pronostics de l’écrivain s’avèrent extrêmement proches de la réalité, comme l’explique L’Express.
Dès 1964, Asimov prévoyait qu’ »en 2014, seuls des vaisseaux sans équipage humain auront atterri sur Mars, même si une expédition humaine sera en préparation et une colonie martienne déjà imaginée ». Résultat : en août 2012, la navette Curiosity, conçu par la NASA, atterrit sans aucun passager sur la planète rouge, dans le cadre de la mission Mars Science Laboratory. C’est le quatrième engin envoyé sur Mars par l’agence spatiale américaine. Parallèlement, le projet Mars One, initié en avril 2013, prévoit d’envoyer une colonie humaine sur la planète d’ici 2023. Aux dernières nouvelles, près de 200 000 personnes se sont portées volontaires pour cet aller sans retour.
Des communication « visuelles » et des repas « semi-préparés » « Les communications seront à la fois visuelles et auditives. Vous pourrez à la fois voir et entendre la personne à qui vous téléphonez. Les écrans serviront non seulement à communiquer, mais aussi à consulter des documents, lire des livres, regarder des photos. » L’auteur ne pouvait pas tomber plus juste. Car il est devenu monnaie courante de communiquer par écrans interposés, via Skype, Facetime ou Google + et ses « Hangouts ». De plus, les tablettes tactiles, smartphones et autres Kindle permettent de consulter des documents, de lire des ouvrages ou de parcourir des album-photos sans la moindre contrainte. « Des repas entiers, semi-préparés, pourront être stockés au frigo et prêts à être consommés. Les équipements de cuisine pourront préparer des ‘repas automatiques’, chauffer l’eau et en faire du café ». De nos jours, ce genre de pratiques alimentaires est tellement répandu que les plus jeunes auront du mal à imaginer qu’il n’en était pas de même il y a 50 ans. Aujourd’hui, les plats préparés à réchauffer au micro-ondes envahissent chaque jour un peu plus les étales des grandes surfaces.
Le sans fil à son apogée « Les robots ne seront pas très communs ni très performants, mais ils seront bien là ». Effectivement, les robots du XXIe siècle sont encore loin d’être aussi avancés que dans les récits d’anticipation des dernières décennies. Toutefois, à l’instar de Kenshiro, le robot japonais fait « de muscles et d’os », les robots se rapprochent de plus en plus d’une structure « humaine ». « Les appareils électriques n’auront plus besoin de fil électrique pour fonctionner, évidemment ». Encore une fois, Asimov a visé juste. Ordinateurs portables, tablettes tactiles, téléphones mobiles, et même réception Internet en wifi : depuis quelques années, l’ère du « sans fil » est plus que jamais en marche. Et si les chargeurs filaires existent encore, de nombreux industriels planchent actuellement sur des manières innovantes de recharger les batteries des accessoires portables du quotidien.
Augmenter le nombre de morts ou réduire la natalité « On se focalisera de plus en plus sur les moyens de transport qui ont le moins de contact avec le sol ». Si les évolutions dans le domaine automobile restent au coeur des préoccupations en matière de transport, les projets de véhicules « volants » sont de plus en plus nombreux. Le dernier en date : Hyperloop, un moyen de transport révolutionnaire qui pourrait permettre de relier San Francisco à Los Angeles en à peine une demi-heure. Présenté le 31 août dernier, il est l’oeuvre de l’inventeur américano-sud-africain Elon Musk.
« En 2014, il sera fort probable que la population mondiale atteigne les 6 milliards 500 millions. Celle des États-Unis sera probablement autour des 350 millions » Dans ses prédictions, Isaac Asimov s’est aussi intéressé à la démographie mondiale. Et encore une fois, il s’avère très proche de la réalité. Aujourd’hui, la population mondiale dépasse de peu ses pronostics (7,2 milliards d’individus), et la population américaine est un peu plus basse que prévue (316 millions). Face à cette explosion de la démographie, l’écrivain ne voyait alors que deux solutions : « augmenter le nombre de morts », ou « réduire le taux de natalité. Sans aucun doute, le monde de 2014 se sera entendu pour valider cette seconde méthode ». Pour l’heure, aucun accord mondial n’a été trouvé sur ce dernier point.