L’Algérie se vide de sa jeunesse comme un corps blessé se vide de son sang. Le phénomène de la Harga devient une plaie béante que la crise traversée le pays ouvre de plus en plus. En quatre jours, plus de 800 Algériens, des jeunes hommes et des jeunes femmes, mais aussi des mamans et des enfants, montent sur les barques de la mort, défiant la grande bleue, et s’élançant vers un Eldorado incertain.
C’est Francisco Jose Clemente Martin, de l’organisation espagnole Héroes del Mar, (Les Héros de la mer), qui a livré hier un bilan alarmant sur le nombre d’Algériens qui ont foulé le sol espagnol lors de ces quatre derniers jours. Le militant et bénévole n’y va pas par quatre chemins. « Au cours des 4 derniers jours plus de 800 Algériens sont arrivés à Almeria », écrit-il sur sa page Facebook.
Plus de 1 100 personnes au bout de quelques jours
Parmi les 800 Algériens qui sont arrivés à Alméria ces 4 derniers jours, « seuls 600 ont été interceptés par la Garde Civile ou le Secours Maritime, le reste a échappé aux autorités », précise la même source qui ajoute que parmi les Harragas Algériens, figurent beaucoup de femmes et d’enfants. L’activiste assure qu’aucune embarcation ne manque à l’appel en eaux espagnoles, cependant, les investigations sont en cours en ce qui concerne un probable naufrage en eaux Algériennes.
En outre, Francisco Jose Clemente Martin assure qu’« ils sont arrivés à Motril, Almería, Cartagena, Alicante, Baléares, ces jours-ci, plus de 1100 personnes ». Un chiffre énorme qui laisse les autorités espagnoles impuissantes face à un tel afflux migratoire qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
Il y a beaucoup de harragas Algériens qui se trouvent en garde à vue, mais ils seront libérés aujourd’hui ou demain assure le militant bénévole qui précise aussi que quatre passeurs ont été arrêté par la police espagnole. « Seulement à Almería, du 1er janvier 2021 à ce jour, un total de 245 bateaux sont arrivés » indique encore la même source qui confie avoir répondu à près de 200 messages de familles Algériennes qui s’inquiétaient pour leurs enfants. Enfin, et en guise de conseil, il a été demandé aux candidats à la migration illégale d’attendre à ce que la mer se calme pour sortir.