Soyons réalistes : l’Algérie a très peu de chances de battre l’Allemagne lundi (22h00) en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Et pourtant, les Fennecs ont les moyens de réaliser l’exploit face à la Nationalmannschaft.L’Algérie a la chance de posséder un maître tacticien à sa tête, un homme capable de tirer le meilleur d’un effectif limité, auteur de véritables exploits sur quasiment tous les bancs de touche où il a posé ses fesses. Cet homme, c’est Vahid Halilhodzic. Avec le Bosnien, la recette est toujours la même depuis son passage réussi et remarqué à Lille (1998-2002).
Ses équipes sont physiques, parfaitement organisées, jouent le contre à la perfection et sont toujours compliquées à jouer pour tous leurs adversaires. Dépassés physiquement lors du premier match jusqu’à l’entrée de Fellaini, les Belges peuvent en témoigner : ces Algériens sont durs à déborder.
«L’Algérie a joué le match qu’elle devait jouer. Sans notre mental et notre banc, on ne s’en serait pas sorti»,
A d’ailleurs reconnu Marc Wilmots.Depuis 1989, les Allemands ont la hantise des murs. Lors de ce Mondial, Thomas Müller et consorts ont d’ailleurs éprouvé les pires difficultés à déborder une formation américaine recroquevillée dans sa moitié de terrain. Vu la stratégie que l’Algérie a adoptée depuis le début du Mondial, ils peuvent s’inquiéter.
Fidèle à ses habitudes, « coach Vahid » a fait de sa formation une véritable forteresse, avec un double rideau défensif. Et avec le Bosnien, tout le monde défend. Être attaquant n’autorise aucun passe-droit. Une stratégie qui a permis aux Algériens de faire douter la Belgique, de battre la Corée du Sud (4-2) grâce à des cadeaux et des contres éclairs et de tenir en échec la sélection russe (1-1) pour obtenir la première qualification en huitièmes de leur histoire.
On l’a vu précédemment, l’Algérie possède le tacticien et la tactique pour faire douter les Allemands. Il y a un troisième ingrédient qu’il ne faut pas oublier :la revanche. En effet, les Algériens ont un vieux contentieux avec les Allemands, à une époque où le mur de Berlin existait encore. Un contentieux qui remonte au Mondial 1982. On rembobine les magnétos. 16 juin 1982 : les Fennecs réalisent l’exploit de leur histoire : battre la RFA pour leur entrée dans la compétition. Les Algériens ne confirment pas contre l’Autriche (0-2), mais ils font le boulot face au Chili (3-2), à la veille d’un certain RFA – Autriche… Un match resté dans les mémoires sous le nom de «match de la honte». Les deux équipes s’arrangent pour se qualifier au deuxième tour et éliminer les Fennecs. Si Joachim Löw a essayé de minimiser la chose, les Algériens ne l’ont pas oublié.