Capitaine emblématique des Verts, Madjid Bougherra a laissé sa place à Essaïd Belkalem con-tre la Russie suite au choix de Vahid Halilhodzic. Cela ne l’a pas empêché de soutenir ses coéquipiers et d’être un exemple pour cette jeune génération. Lors de cet entretien «Magic» nous parle de ce passage du témoin entre les deux générations en estimant que ce match contre l’Allemagne sera une opportunité inouïe pour les Verts d’entrer définitivement dans l’histoire du football mondial.
L’Expression: Que pouvez-vous nous dire sur cet exploit réalisé contre la Russie et cette qualification héroïque pour les huitièmes de finale?
Madjid Bougherra: C’est une performance historique dont nous sommes tous fiers. Cette génération est entrée dans l’histoire de l’Algérie et je peux vous assurer qu’elle a vraiment l’avenir devant elle. Le rêve de tout Algérien de voir les Verts au second tour s’est réalisé enfin, à présent il faudrait tenter de faire mieux.
Parlez-nous de ce passage de témoin entre les deux générations?
Cela s’est passé de manière formidable dans un esprit de famille. Nous sommes comme des frères en dehors et sur le terrain, nous défendons tous l’Algérie.
Nous les anciens de la sélection, comme moi, Yebda et Halliche, nous essayons d’aider ces jeunes du mieux qu’on peut et c’est une énorme fierté de faire ce parcours avec ces jeunes qui ont vraiment du talent.
Lors du match contre la Russie, vous avez été relégué sur le banc de touche pour céder votre place à Belkalem. Comment avez-vous vécu cela?
En tant qu’ancien joueur du groupe et professionnel, je suis toujours à la disposition du sélectionneur. Déjà que je suis fier d’avoir pu tenir le coup en gardant ma place dans ce groupe plein de qualités, je me suis toujours montré disponible pour aider ces jeunes.
J’étais le premier à parler à Belkalem avant le match contre la Russie et j’ai soutenu mes coéquipiers sur le banc de touche sans aucun souci. Nous sommes une famille et c’est ça notre force durant ce Mondial.
Revenant à ce grand rendez-vous contre l’Allemagne. Quelle serait la meilleure préparation pour réussir ce match?
Tout simplement se libérer de toute pression extérieure et une fois sur le terrain, jouer sans aucun complexe et se faire plaisir. Je pense que nos prestations contre la Corée du Sud et Russie témoignent de notre capacité de développer un beau jeu efficace.
L’équipe d’Allemagne vise le titre mondial. Pensez-vous avoir une chance de passer aux quarts de finale?
Je pense surtout qu’on n’a rien à perdre si nous essayons de jouer notre jeu et faire honneur à notre pays. Nous avons déjà atteint notre objectif, donc je ne vois pas pourquoi on ne tentera pas le tout pour le tout.
Ce match sera-t-il une revanche pour l’Algérie, après ce qui s’est passé en 1982 et ce fameux match combiné entre l’Allemagne et l’Autriche?
Non, absolument pas et je ne perçois pas les choses de cette façon. Il n’y a aucune revanche à prendre car ce sont là deux générations et deux époques totalement différentes.
C’est le cas aussi pour les Allemands qui joueront le match pour passer en quarts de finale c’est tout.
De notre côté, on va tout donner pour sortir la tête haute. La génération des Belloumi, Madjer et Dahleb ont permis à l’Algérie de se faire connaître à l’échelle mondiale, à nous d’arracher le respect des autres sélections.
Selon vous, qui avez l’expérience du haut niveau, ce match devra se jouer sur quel plan?
D’abord sur le moral, puisque ce serait difficile de tenir jusqu’au bout. Sur le plan physique, il faudrait savoir gérer nos efforts et tenter de profiter des moments faibles de notre adversaire. Enfin, vous savez, quand on joue pour l’Algérie, on met le coeur sur le terrain pour honorer le maillot national. Nous rêvons tous d’un exploit pour offrir ce bonheur au peuple algérien surtout en plein mois sacré du Ramadhan.