Il y une dizaine d’années, plus précisément vers la fin de la saison estivale de l’année 2006, une vaste campagne visant à chasser du tissu urbain les véhicules hippomobiles, avait été lancée à travers les différents quartiers de la capitale de l’Ouest.
Cependant, une décennie après la mise en œuvre de cette démarche qui avait été supervisée par le wali de l’époque, M. Tahar Sekrane en l’occurrence, les charrettes tractées le plus souvent par des baudets, semblent revenir en force, au grand dam des citoyens soucieux de l’image de marque de leur cité qui y voit ainsi une forme de clochardisation de la deuxième plus grande ville du pays.
En effet, les Oranais qui croyaient en finir avec l’image hideuse que leur offrait le spectacle de charretiers déambulant en toute quiétude à travers leurs quartiers et cités d’habitation, constatent avec effarement le retour de ce phénomène dans une ville qui aspire à plus de modernité. Pour la petite histoire, il y a lieu de rappeler que la campagne visant l’éradication de ce fléau du tissu urbain avait coïncidé avec une campagne similaire qui avait ciblé, souligne-t-on, l’interdiction aux propriétaires de microbus, les fameux Karsan, d’opérer en milieu urbain.
Or, si ce type de moyens de transport semble avoir été définitivement «chassé» des rues d’El Bahia et confiné aux seules zones rurales, force est de constater que les charretiers continuent toujours de faire de la résistance au point où les adeptes de ce moyen de transport osent même s’aventurer dans certains quartiers et cités huppés d’El Bahia, comme Akid Lotfi et la cité AADL-Pépinière.
La prolifération de ce phénomène, faut-il le signaler, donne ainsi une touche rustique à une ville qui éprouve d’ailleurs bien du mal à se débarrasser des commerçants informels squatteurs de trottoirs, de «ses» chiens errants ou encore de la prolifération, tout aussi inquiétante, de vendeurs de grillades et autres pratiques incompatibles avec la vie citadine.
De l’avis de beaucoup d’Oranais, les services de sécurité et les élus locaux devraient intervenir au plus vite pour mettre un terme à la persistance de ce chancre urbain, surtout que beaucoup de charretiers qui, outre le fait que leur seule présence enlaidisse le paysage urbain de la capitale de l’Ouest, semblent verser dans des activités illégales.
Selon ces mêmes citoyens, beaucoup de propriétaires de véhicules hippomobiles sillonnant à longueur de journées les rues d’El Bahia, ont été à l’origine ces trois dernières années, de la brusque disparition des bacs à ordures que les collectivités locales et la direction de l’environnement avaient mis gracieusement à la disposition des riverains.