Le milieu de terrain algérien défie l’Allemagne lundi en 8e de finale de la Coupe du monde…
De notre envoyé spécial à Sao Paulo,
«On est conscients d’avoir écrit une page d’histoire». Et pourtant, Nabil Bentaleb (19 ans), très probable titulaire au milieu de terrain avec l’Algérie contre l’Allemagne lundi, n’aurait jamais dû tenir le stylo. Le premier 8e de finale de Coupe du monde des Fennecs, le Lillois aurait sans doute dû le regarder à la télé, dans son canapé. Né en 1994 à Lille, il incarne aujourd’hui cette jeunesse algérienne qui n’a pas grandi dans la nostalgie de la fameuse génération de 1982.
Son histoire, c’est celle d’un gamin viré du centre de formation du Losc parce qu’il était trop petit. Qui se relance à Mouscron alors que le club fait faillite. Qui atterrit chez les U17 de Dunkerque. Et qui explose à Tottenham depuis six mois après avoir arrosé de son CV tout ce que l’Angleterre compte de club pros. Mais c’est sont destin en sélection qui fera parler de lui.
«Ça a été un feuilleton, mais il a choisi le pays de ses parents»
En janvier, la fédération algérienne annonce l’avoir convaincu de jouer pour elle, malgré le pressing des Français et des Anglais. «Ça a été un feuilleton, mais il a choisi le pays de ses parents. Il vient souvent en Algérie pour passer des vacances. Et je pense que les Français le regretteront», soutient Moumen Aït Kaci Ali, journaliste algérien à Compétition. Bentaleb, assure juste «avoir fait le choix du cœur, un choix aujourd’hui bénéfique».
Avec une sélection en U19 français (une défaite en Allemagne en novembre 2012), le Nordiste aurait pu s’imaginer une chance internationale chez les Bleus. Mais les soubresauts de son début de carrière l’ont aussi aidé à choisir. «Je n’ai jamais pensé que c’était fini. Mais après avoir tout essayé, j’ai su que mon futur ne serait pas en France. C’est une bonne revanche», explique-t-il au Daily Mirror.
Aujourd’hui, c’est donc Vahid Halilhodzic qui profite de sa qualité de passe et de sa science du placement. Alors qu’il n’a découvert l’équipe nationale qu’en mars dernier et qu’il ne compte que six sélections. «Il s’est vite mis dans le bain, les joueurs l’ont bien adopté, et en Algérie ça commence vraiment à devenir une star», promet Moumen Aït Kaci Ali. Qui n’a plus besoin d’envoyer des centaines de CV pour se présenter.