NAZIM BRAHIMI
Dans la perspective de la conférence nationale de dialogue et de concertation que le le Front des forces socialistes propose en vue d’une solution à la crise politique et institutionnelle que traverse le pays, le parti va rencontrer, aujourd’hui, des représentants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dans un rendez-vous qui marquera une nouvelle ère dans les rapports qu’entretiennent les deux formations politiques.
Considérés comme «les frères-ennemis» de la scène politique dès les premières années du multipartisme, les deux partis se livraient à des attaques réciproques, notamment dans les contextes électoraux particulièrement dans les wilayas du centre du pays où ils se disputaient les faveurs de l’électorat.
L’irruption du mouvement populaire et ses implications sur le champ politique semble ainsi avoir amené les deux partis à se rapprocher l’un de l’autre et tenter d’ouvrir une nouvelle page complètement différente de celle de l’animosité et de la rivalité mutuelles. « Les deux partis auront à situer les points de convergence pour une sortie de crise en phase avec les revendications qu’expriment les Algériens dans le sillage de l’exigence d’un changement du système », selon Brahim Meziani, membre de l’instance présidentielle du FFS, qui met en évidence « l’importance » de toutes les rencontres qu’aura le parti dans le sillage de son initiative.
Le même responsable fait état de plusieurs acteurs politiques et personnalités nationales avec lesquels le parti d’Aït Ahmed va échanger prochainement dans la finalité de la conférence nationale de dialogue et de concertation proposée par le FFS comme espace de pourparlers en vue d’une sortie de crise. Parmi les parties que le vieux parti de l’opposition compte rencontrer figurent l’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, l’universitaire et spécialiste de la sociologie politique, Houari Addi, a-t-on appris de la même source, qui fait état de la volonté du FFS à « prendre contact avec toutes les formations politiques à l’exception de celles du pouvoir».
Dans la même finalité, le parti a indiqué, hier, dans un communiqué, avoir reçu le président du parti Nida El Watan, Ali Benouari. «Dans le cadre des consultations politiques engagées par notre parti en perspective d’organiser la conférence nationale de dialogue et de concertation, le premier secrétaire national du FFS, Hakim Belahcel, Ahmed Djeddai conseiller du premier secrétaire national et Nabil Aït Ahmed, secrétaire national à la communication ont reçu hier, le dimanche 9 juin, M. Ali Benouari, président de Nida El Watan », a précisé le parti. «Les discussions ont traité la situation politique dans le pays ainsi que les perspectives de transition démocratique et la construction d’un État de droit », a souligné le parti, ajoutant que les deux parties « ont échangé aussi sur l’initiative politique de sortie de crise proposée par le FFS ».
Le FFS avait, pour rappel, rencontré de nombreux acteurs et personnalités politiques à l’image d’Ahmed Taleb Ibrahim, Ali-Yahia Abdenour, Zoubida Assoul, des responsables du Parti des travailleurs et des représentants du mouvement syndical. Les dirigeants du FFS « ont exposé leur point de vue sur la situation politique et sur l’initiative politique de sortie de crise pour l’avènement de la deuxième République», avait relevé le parti dans un communiqué. La même source avait fait état également d’une rencontre avec une délégation composée de Dhina Khaled, Zoubir Arous, Leboukhi Lalaoui, Ferad Mohand Arezki.
«Au cours de cet échange, lit-on dans le communiqué, cette délégation a exprimé le souhait du Front du changement de voir le FFS participer à leur prochaine réunion».
Les dirigeants du parti avait indiqué avoir exposé l’initiative portant sortie de crise et expliqué «l’impérative nécessité d’aller vers une conférence nationale de concertation afin de rapprocher les idées et d’aboutir à un pacte politique public transparent et consensuel».