Le Rassemblement pour la culture et la démocratie et le Front des forces socialistes ne comptent pas faire dans la figuration.
«Tout va tel que voulu». Telle a été la phrase laconique qui est revenue sur les lèvres d’un cadre local représentant le parti de Amara Benyounès dans la wilaya d’Oran, le Mouvement populaire algérien. Agréé dans le sillage des réformes présidentielles de 2012, le Mouvement populaire algérien se prépare activement à réunir ses troupes dans le cadre d’un congrès régional devant rassembler les représentants des villes et localités composant la partie ouest du pays. Cette rencontre, prévue le 19 novembre prochain, sera domiciliée au chef-lieu de la capitale de l’Ouest, Oran.
Le rassemblement du 19 novembre servira de jauge à travers laquelle la hiérarchie du parti devra évaluer la capacité de mobilisation de ses représentations locales composées essentiellement de la base militante. Pour ce faire, la direction régionale du parti prévoit la tenue la semaine prochaine d’une assemblée générale. Celle-ci sera focalisée essentiellement sur les préparatifs pour la rencontre régionale devant servir également d’assises pour la tenue d’un congrès national.
Cette rencontre d’envergure nationale servira ensuite de point de départ de l’aventure électorale attendant le parti, aussi bien en 2017 à l’occasion des législatives et des locales qu’à la présidentielle de 2019. Au niveau local, le parti est, tel qu’indiqué par l’un de ses cadres locaux, entré dans la phase finale portant sur la reconstruction et la structuration des bases locales. «Sur les 26 communes composant la wilaya d’Oran, 24 bureaux communaux ont été structurés», a-t-on avancé. Le parti, n’ambitionnant aucunement de postuler en 2019 à l’occasion de la présidentielle, vu sa politique de soutien indéfectible et inconditionnel au programme présidentiel, mais surtout pour les deux rendez-vous de l’année prochaine.
Dans ses joutes, le parti de Benyounès semble vouloir jouer un rôle de premier ordre de par son omniprésence dans toutes les localités que par l’enrichissement du débat politique tout en visant loin: se tailler le maximum de sièges aussi bien à l’Assemblée populaire nationale qu’au niveau des assemblées locales: APW et APC. Dans le sillage d’une telle visée, le Mouvement populaire algérien ne semble pas lâcher du lest. En peaufinant sa stratégie à la fois électorale et électoraliste, la formation compte exploiter tous les atouts pouvant lui faire engranger d’importants dividendes. Le parti fait reposer sa politique sur la participation du mouvement associatif, de la société civile tout en impliquant davantage la gent féminine et renforcer sa présence à tous les niveaux tout en ouvrant les locaux du parti à la masse juvénile.
Le Mouvement de Benyounès ambitionne de cartonner cette fois-ci tout en visant loin, en découdre avec ses rivaux en vue de viser vaille que vaille la 3e place tout en positionnant le parti en tant que troisième force politique nationale juste après les deux formations politiques largement ancrées dans la partie ouest du pays, le FLN et le RND. Pour le MPA, atteindre un tel niveau n’est nullement de l’arrogance et encore moins de l’insolence politique. Il s’agit de l’élargissement de la liste contenant la base militante à tout venant, et non des moindres.
En plus des nouvelles adhésions ayant renforcé les bases locales, le parti, vante-t-on localement, aurait été consolidé par l’arrivée récemment de près d’une trentaine de cadres ayant démissionné du Parti des travailleurs, du vieux parti du FLN et de la formation de Ouyahia, le RND. Une telle information reste toutefois à prendre avec des pincettes tant elle est difficile à confirmer. Bien évidement, aucun parti ne pourra confirmer une telle information, vu l’impact négatif qu’elle provoquerait sur le moral des troupes locales.
Un cadre local du parti de Louisa Hanoune dira en ce sens que «les militant du Parti des travailleurs sont disciplinés». Il s’agit-là d’un démenti exprimé implicitement en réponse à ce qu’il entend dire: «la joie éphémère» de nos adversaires. Le RND, cette formation née en 1996, apportera une réponse cinglante à l’occasion de la très probable venue, le 21 du mois en cours, de Ahmed Ouyahia à Oran à l’occasion de l’inauguration de son nouveau bureau de Gambetta. Idem pour le parti de Djamel Abdessalem qui se rendra à la ville d’Oran dès la fin des travaux devant réunir incessamment des cadres du parti à la wilaya d’Aïn Témouchent. Dans cette «cacophonie politique», le Front de libération nationale n’est pas en reste. La secrétaire nationale en charge de la condition féminine, Mokhtaria Reguig, a présidé avant-hier une rencontre des cadres et des militants de la mouhafadha de l’Est. La rencontre a été axée sur les préparatifs des prochaines élections. Pour sa part, Amine Allouche, représentant le Mouvement du changement n’est pas non plus resté inactif lui aussi en tentant de réunifier et de ressouder les rangs des islamistes de la partie Ouest. Celui-ci aurait pris contact avec plusieurs cadres du MSP et d’En-Nahda.
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie ainsi que le Front des forces socialistes, ces deux partis d’oppositions ne comptent pas eux aussi faire dans la figuration en s’apprêtant à franchir le pas en avant aux prochains rendez-vous électoraux.
La scène politique sera donc enrichie, pour peu que le niveau des débats et la force de proposition ne soient pas marqués par la langue de bois et les fausses promesses. Bon vent!