Ce message est clair et net et sonne comme un rappel à l’ordre de la troupe tant le wali semble prêt à sévir lourdement pour réinstaurer la dynamique et rééquilibrer les rendements des secteurs du développement local.
Fini le temps de l’amabilité dont s’était fait prévaloir le wali de Batna Mohamed Salamani depuis son installation au poste en remplacement de l’ex-wali Hocine Mazouz, promu secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Les toutes dernières séances de travail du wali avec les membres de l’exécutif de wilaya se sont caractérisées par un ton incisif et offensif à la fois qui tranche nettement avec ses discours précédents.
Si les projets de la wilaya – donc de l’État – n’avancent pas comme attendu, cela ne pouvant être que la faute de certains directeurs de l’exécutif de wilaya. Les carences enregistrées dans certains secteurs ne laissent plus le wali de Batna impassible ou indifférent. Sa colère, il vient de l’exprimer haut et fort la semaine dernière à la face des directeurs de l’exécutif : “Je suis venu à Batna pour travailler non pour m’amuser”. Ce message est clair et net et sonne comme un rappel à l’ordre de la troupe tant le wali semble prêt à sévir lourdement pour réinstaurer la dynamique et rééquilibrer les rendements des secteurs du développement local.
Le premier responsable de la wilaya n’admettant plus le non respect de l’obligation de résultats avec une priorité au respect des délais et des meilleures voies d’exécution des projets sur le terrain. Le wali a dénoncé crûment la flagrante absence du suivi et du contrôle. Une cacophonie noyée, semble-t- il, dans de faux rapports de situations.
Cette incohérence dans la gestion des affaires publiques avait aussi existé en Algérie sous l’Empire ottoman. Hamdane Khodja dans son livre Le miroir évoqua les rapports pleins de mensonges et de faux renseignements qu’adressèrent des responsables subalternes dans la hiérarchie administrative au Dey Hocine.
Ce comportement irresponsable semble se perpétuer à ce jour avec entêtement dans ce pays. Le wali de Batna qui n’est pas à sa première expérience l’a compris mais ne veut nullement se laisser faire ou passer pour le “dindon de la farce”. S’il commence à se fâcher c’est qu’il ne tardera pas à sévir de main forte.
Et des sanctions risquent de tomber sur les têtes de certains directeurs plus proches de l’inertie que de l’action.
L’ex-wali Hocine Mazouz n’avait pas hésité à éjecter un ancien secrétaire général de la wilaya de son poste pour des suspicions avérées de collusion avec des entrepreneurs au détriment de l’administration et de l’intérêt général (corruption et enrichissement sans cause). “Ils sont pratiquement dans le collimateur du wali Salamani ces directeurs ‘fautifs’”, nous révèle une source proche du sérail. Le wali qui a parcouru depuis sa venue à Batna des dizaines voire des centaines de kilomètres à travers toutes les localités de sa wilaya, vient donc de découvrir où réside le mal dans la wilaya de Batna : la tête du pouvoir local. Des méthodes de gestion des projets obsolètes, des conceptions techniques laissant à désirer faute de bureaux d’études techniques compétents et crédibles, absence de vision prospective, lourdeurs et cafouillages dans les étapes d’achèvement des projets. La liste des carences est bien longue et cela devient trop préjudiciable au nécessaire maintien du rythme habituel du développement local.
