Bloqués à la gare de Thénia, plus de trois heures à la suite d’un problème d’alimentation électrique, les passagers d’un train reliant Alger à Tizi-Ouzou ont vécu une journée noire en fin de la journée de samedi dernier.
Arrivé à la gare de Thénia à 17h35, ce train électrique n’a pas pu poursuivre son voyage, car deux trains circulant dans le sens inverse (Tizi-Ouzou – Alger) se retrouvent bloqués depuis des heures à Naciria et Si-Mustapha, a constaté sur place un journaliste du Courrier d’Algérie. Après une panne d’alimentation électrique, que les techniciens de la SNTF n’ont pu résoudre qu’après deux heures de temps, le premier train, bloqué à Si-Mustapha, a pu continuer sa circulation avec un retard de deux heures lui-aussi, mais les rames du deuxième train n’ont pas pu redémarrer. Vers 19h30, les techniciens de la SNTF ont pu faire acheminer une locomotive pour pousser le train en panne et libérer la seule et unique voie ferrée qui relie la gare de Thénia aux autres gares dans le sens aller vers Tizi-Ouzou.
Au bout de plusieurs heures d’attente, le train en question, qui devait arriver normalement à la gare finale de Oued Aïssi à 18 h 30, n’a pu quitter la gare de thénia que vers 20h30 et poursuivre son chemin.
Le train suivant dans le même sens (Alger – Tizi-Ouzou) a été également très en retard. Programmé à 18h30 (arrivée à la gare de Thénia), son arrivée est finalement annoncée après presque trois heures de retard. Intervenant dans une journée de week-end et à une heure tardive, les passagers à bord du train en question ont subi une véritable galère : pas de commodité de base (nourriture, eau, sanitaire …) alors que les bus de transport en commun sont absents. La Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) n’a rien prévu en pareille circonstance, voire même pire : elle a brillé encore une fois par l’absence totale de l’information et de communication.
Les employés aux guichets ont déserté leurs bureaux et les agents, interpellés continuellement par les passagers, affirment ne rien savoir. Le train bloqué et abandonné sur le quai avec les passagers qui ont été livrés littéralement à leur sort. Aucun agent de sécurité ou de patrimoine pour veiller sur le train ou sur la sécurité des voyageurs. Des gens ont commencé à se mettre en colère et des jeunes et adolescents ont tenté de saccagé les installations et le matériel du train, si ce n’est l’intervention d’autres passagers pour les empêcher. « C’est très révoltant. Aucune considération dans ce pays. Aucune information pour nous prévenir de prendre nos précautions. Quelle galère !» a souligné A. Ali, accompagné par sa femme et ses deux filles. Un groupe de jeunes filles étaient sur place, en colère et très inquiètes à l’approche de la nuit, alors qu’elles sont toujours bloquées à Thénia.
L’une d’elles interpelle un agent de la SNTF : «C’est vraiment de la négligence. On a dû attendre pour plus de deux heures sans n’avoir été prévenus de rien. Nous habitons dans des régions éloignées. Vous aurez dû nous prévenir très tôt. La plupart d’entre nous doivent prendre un bus après la gare finale. Or il fait très tard et les bus ne sont pas disponibles en cette heure-ci tardive. Comment allons-nous faire ?». «Je suis en jeûne aujourd’hui et l’heure de la rupture du jeûne est dans quelques minutes ! », s’est énervé un autre voyageur, fatigué et allongé par terre, en l’absence de chaises d’attentes dans la gare de Thénia.
Lassés des longues heures d’attente, des jeunes ont improvisé une « mini-marche» sur les quais de la gare, en criant : «chef de la gare, dégage ! Agents de contrôle, dégage ! SNTF, dégage ! truhu ga3 ! ». D’autres ont opté pour un autre moyen pour dénoncer ce calvaire et l’indifférence des responsables de la SNTF envers eux, en diffusant en directe sur les réseaux sociaux à partir de leurs Smartphones les images du train abandonné par les cheminots et aussi les passagers livrés à leur sort. À 20h30, le train, qui était là depuis 17h30, (soit plus de trois heures de retards), a pu démarrer et pour permettre ainsi aux passagers malheureux de rentrer chez eux.
Hamid Mecheri