En réaction à l’arrestation de Lakhdar Bouregaâ : L’ONM recadre ses détracteurs et menace de saisir la justice

En réaction à l’arrestation de Lakhdar Bouregaâ : L’ONM recadre ses détracteurs et menace de saisir la justice

Hichem Laloui

L’arrestation de Lakhdar Bouregaâ, commandant de l’ALN, et sa mise sous mandat de dépôt ne cesse de susciter des réactions. Hier, c’était l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui a réagi à l’arrestation, mais aussi à la campagne de diffamation menée par des médias contre le moudjahid.

Dans son communiqué, l’ONM a souligné qu’elle portera plainte contre les auteurs de la campagne de diffamation qui a visé Lakhdar Bouregaâ. «L’ONM se réserve le droit de poursuite judiciaire contre ceux qui ont donné un autre nom à ce moudjahid autre que son vrai nom, en vue de ternir son histoire honorable», écrit l’organisation dans son communiqué, qui a également traité du passé «héroïque» du commandant de la Wilaya IV historique. 

Signée par son secrétaire général par intérim Mohand Ouamar Benhadj, l’ONM a rappelé qu’au-delà de l’arrestation de Lakhdar Bouregaâ et les raisons qui ont mené à sa mise sous mandat de dépôt, « le rôle joué par cette personnalité durant la guerre de libération nationale est d’une importance historique », notamment « dans la wilaya IV historique ». L’ONM a ajouté, toujours dans le même ordre d’idées, que Lakhdar Bouregaâ « a rejoint la Révolution au début de 1956 dans la Zone IV ». Enumérant quelques missions auxquelles avait pris part le concerné, l’ONM a précisé que Si Lakhdar Bouregaâ a pris part activement « à la sécurisation d’une rencontre entre un groupe d’étudiants et les dirigeants de la Révolution, tels qu’Abane Ramdane, Larbi Ben M’hidi et Amar Ouamrane ».

Cette rencontre visait à donner les orientations nécessaires à ces jeunes étudiants qui ont choisi de rejoindre le maquis. «Avec la katiba Zoubiria, Si Lakhdar Bourregâa a mené des batailles féroces contre les sanguinaires français Massu et Bigeard», rappelle encore l’ONM dans son communiqué, soulignant que le moudjahid Lakhdar Bouregaâ a été promu, dès lors, « capitaine puis commandant et responsable de la Zone II (Blida) en 1960». «Il était très proche du commandant de la Wilaya IV, Si Djilali Bounaâma, qui l’a désigné membre du conseil de cette wilaya», a précisé le communiqué, ajoutant que « les amis et les compagnons d’armes de Si Lakhdar Bouregâa sont unanimes à témoigner de sa distinction dans la direction des combats auxquels il avait pris part ».

« A la fin de la guerre de libération, le commandant Lakhdar Bouregâa a participé au défilé de célébration de l’Indépendance » au cours duquel a été levé l’emblème national pour la première fois et qu’il fait partie des rares membres du Conseil national de la Révolution algérienne encore en vie », précise le communiqué de l’ONM. Il faut rappeler que Lakhdar Bouregaâ a été pris à partie par notamment la Télévision publique qui a annoncé qu’il avait usurpé l’identité d’un autre maquisard tombé au champ d’honneur et qu’il avait été dans l’armée française jusqu’en 1957 dans les Alpes et que, depuis l’Indépendance, il a bénéficié d’indus avantages. Ce « commentaire » de l’ENTV a fait réagir plus d’un pour dénoncer « un révisionnisme » accablant.

Lakhdar Bouregaâ, âgé de 86 ans, a été mis en détention provisoire le dimanche dernier après avoir été arrêté suite à ses déclarations sur l’institution militaire. Il est accusé d’« atteinte au moral des troupes et outrage à corps constitué». Selon des informations, il serait déféré devant un procureur militaire, l’accusation portant sur une atteinte à cette institution.