En réponse au refus d’Alger, Paris impose une restriction aux détenteurs du passeport diplomatique

En réponse au refus d’Alger, Paris impose une restriction aux détenteurs du passeport diplomatique

Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France franchissent un nouveau cap. En réponse au refus catégorique d’Alger d’accueillir une liste de ressortissants en situation irrégulière, Paris a décidé de suspendre l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens. Une escalade qui témoigne dune détérioration continue des relations entre les deux pays.

En effet, aujourd’hui, lundi 17 mars, l’Algérie a officiellement rejeté une liste de soixante de ses ressortissants que la France souhaitait expulser. Dans un communiqué ferme, Alger a dénoncé une démarche « rejetée sur la forme et sur le fond« , rappelant que de telles procédures doivent suivre les canaux consulaires habituels.

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie pour lui remettre une note verbale réaffirmant le rejet algérien. Le document dénonce « les menaces, les velléités d’intimidation ainsi que les injonctions, les ultimatums et tout langage comminatoire » de Paris.

Suspension de l’exemption de visa aux diplomates algériens, un nouvel épisode dans la crise franco-algérienne

Face à ce refus, la réaction de la France ne s’est pas fait attendre. Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a annoncé qu‘une « riposte graduée » était enclenchée. Débutant par la suspension des accords de 2007 qui exonéraient de visa les détenteurs de passeports diplomatiques algériens.

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Dans un climat déjà alourdi par les différends migratoires et historiques entre les deux pays. Cette annonce est perçue comme un moyen de pression supplémentaire. Retailleau a justifié cette décision en accusant l’Algérie de « ne pas respecter l’accord de 1994 » sur les expulsions de ses ressortissants.

L’Algérie refuse le diktat migratoire de Paris : une crise qui ne cesse de s’envenimer…

Cette escalade intervient dans un contexte déjà marqué par de multiples tensions. Notamment depuis l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie.
De plus, à l’Assemblée nationale française, la cheffe des députés du Rassemblement National, Marine Le Pen, a réagi en demandant un durcissement des mesures contre l’Algérie. Y compris le gel des visas et l’arrêt de l’aide publique au développement. Cette ligne est également soutenue par d’autres figures politiques françaises. Qui voient dans cette crise une opportunité d’exercer une pression supplémentaire sur les questions migratoires.

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Si cette suspension de l’exemption de visa pour les diplomates algériens peut sembler « symbolique ». Elle traduit une volonté plus large de la France d’imposer un rapport de force avec Alger. À terme, cette décision risque de compliquer davantage les échanges diplomatiques et entraver les discussions sur d’autres dossiers bilatéraux. Notamment l’accord de 1968 qui régit le statut des Algériens en France.