En empruntant la RN43, à partir de la station balnéaire de Melbou, on se dirigera droit vers ces wilayas de l’Est qui composent, en réalité, le prolongement de la basse Kabylie que l’on a tendance à confiner dans la seule wilaya de Béjaïa.
Après les trois nouveaux tunnels, qui ont raccourci le trajet vers Jijel, on se retrouve dans la wilaya de Jijel. Après Bouyeblaten, où on vend du poisson pas cher dans les bicoques qui s’y trouvent, c’est la localité de Ziama qui pointe son nez pour indiquer que le chef-lieu de la commune de Ziama Mansouriah n’est pas loin. Ziama Mansouriah, avec son port de pêche, attire les amoureux du poisson frais et à bas prix. Oui au port de Ziama, le poisson est vendu beaucoup moins cher qu’à Béjaïa. D’ailleurs, beaucoup de citoyens de la région Est de Béjaïa y vont régulièrement pour s’en approvisionner. À la sortie de la commune, ce sont les grottes merveilleuses qui sont cet autre attrait qui attirent les touristes vers cette belle station balnéaire qui possède beaucoup d’atouts. Des bancs et tables, réalisés en bois au niveau de la forêt mitoyenne ou des espaces de repos, sont mis à la disposition des familles passionnées de la nature pour y prendre un bol d’air et pourquoi pas déjeuner en plein air.
Le village de Taza puis la belle plage des Aftis, avec son sable fin tendant vers une couleur rougeâtre, sont des lieux privilégiés en période estivale. La corniche jijelienne est entamée depuis près d’une demi-heure et juste après la localité d’El Aouna, un autre lieu intéressant attire l’attention du passager. Il s’agit du parc animalier, envahi par les familles et en cette période de fin d’année, et par les écoliers qui y vont en masse dans le cadre des excursions organisée par leurs établissements scolaires. Jijel plage et ses multiples rochers sont, presque, visibles depuis le lointain lieudit Zagharifat.
En longeant le front de mer, le visiteur évitera le centre-ville de Jijel tout en appréciant les vastes espaces de promenade réalisés en bord de mer, dont la propreté doit servir de modèle à toutes les wilayas du pays. À la sortie de la ville de Jijel, on aperçoit à droite la cité universitaire et à gauche des serres et champs agricoles, confirmant cette priorité donnée à l’agriculture dans cette wilaya touristique. La bande séparant la route nationale des plages sert à l’agriculture. Au niveau de cette région, l’agriculture cohabite avec le tourisme. C’est la région de la fraise, certes, mais c’est aussi celle du poivron et autres légumes. En effet, les communes Emir Abdelkader, Tassoust, Taher, El Kennar… sont touristiques et agricoles en même temps.
Entre El Kennar et Sidi Abdelaziz, les pêcheurs proposent, en bordure de route, du poisson frais à bon prix. Il suffit de négocier pour avoir un rabais. Les localités se suivent mais ne se ressemblent pas. El Djennah, Belghimouz, Djemaa Beni Hbibi, Tabhirt, El Ancer puis c’est l’importante et vaste commune d’El Milia avec sa zone franche de Bellara, qui s’étend sur 523 hectares, où des chantiers d’installation d’équipements, dont le complexe sidérurgique, sont visibles. Plus loin, en prenant la direction de Mila, on se retrouve au village de Sidi Marouf qui est le dernier rempart avant les limites géographiques entre Jijel et Mila.
Peu avant Mila, ici aussi, l’olivier est maître des lieux
Dans cette région, l’olivier paraît maître des lieux et d’ailleurs il y a beaucoup d’huileries. À partir de là, c’est plutôt une route touristique avec ses revendeurs d’articles de poterie et les spécialistes de brochettes sur braises qui y pullulent. C’est de là que commence la fameuse commune de Grarem, réputée pour ses bonnes brochettes à bas prix. Les restaurants d’un côté et le hammam Béni Haroun, très visité, de l’autre engendrent, au niveau de cette route très étroite, des embouteillages à longueur d’année et plus particulièrement en période estivale.
Juste après la localité de Chigara, se trouve le grand pont de Béni Haroun. Un vrai chef d’œuvre faisant penser à ces ponts européens ou américains bien réalisés. Parfois à gauche et tantôt à droite, au gré des ponts qui le traversent, le fameux barrage de Béni Haroun fait son apparition et cela jusqu’au lointain village Drader, relevant de la commune d’Oued Athmania. Puis s’en suivent le village d’Annouche Ali, la commune de Grarem, ou Grarem Gouga comme mentionné sur la plaque d’indication, la commune de Sidi Merouane et, enfin, le chef-lieu de la wilaya de Mila que le visiteur peut éviter en prenant toujours la même route empruntée jusque là.
De loin, la ville de Mila paraît construite sur un lit de rivière, tellement elle est enclavée entre deux monticules. Après Azzaba Lotfi et Aïn Tine, on rentre de plain-pied dans les limites géographiques de la wilaya de Constantine. Des prairies verdoyantes, à perte de vue, témoignent de l’importance accordée à l’agriculture dans cette région. Après la localité de Sidi Khelifa, c’est le début du barrage de Béni Haroun à partir de Bled Youcef ou Drader. C’est aussi le carrefour menant vers Constantine d’un côté et Sétif de l’autre.