En soutien à Louisa Hannoune : 10 partis exigent sa libération

En soutien à Louisa Hannoune : 10 partis exigent sa libération

Par Ali AMZAL

«Son incarcération est un avertissement pour tous ceux qui réclament le changement du régime.»

Dix partis politiques exigent la libération de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Réunis hier au siège national du Parti des travailleurs à Alger, le PT, FFS, Jil Jadid, PLJ, UCP, PST, RCD, Pnsd, MDS PLD ont adopté, dans ce sens, une déclaration commune.

«Nous, responsables des partis politiques sus-cités, nous nous adressons aux tenants du pouvoir pour exiger la libération immédiate et sans condition de Louisa Hanoune.» «Ne pas prendre une telle mesure inaugurerait mal des développements à venir en Algérie. Nous rejetons toute solution de force. Nous exigeons le respect des libertés démocratiques et donc la libération de Louisa Hanoune», est-il indiqué. «Avant-hier, mardi, le docteur Kamel Eddine Fekhar, militant des droits de l’homme mis en détention provisoire pour ses opinions le 31 mars 2019, est décédé après une grève de la faim de 50 jours. Malgré les alertes incessantes de ses avocats et sa famille, sur la détérioration de son état de santé, les pouvoirs publics l’ont laissé mourir. Ils portent donc l’entière responsabilité de sa mort», peut-on lire dans ce communiqué.

Dans ce contexte, ces partis appuient la demande d’«une enquête indépendante sur les circonstances de cette tragique disparition». «Depuis près d’un mois, sur décision du tribunal militaire de Blida, Louisa Hanoune est maintenue en détention provisoire. Rien ne peut justifier le maintien en détention de Louisa Hanoune, responsable d’un parti politique, c’est la première fois depuis la fin de la tragédie nationale qu’un premier responsable national d’un parti politique est incarcéré», est-il rappelé. «L’incarcération de Mme Hanoune est un avertissement pour tous ceux qui réclament le changement du régime», estime-t-on.

«Le motif principal invoqué pour son incarcération est celui de vouloir changer le régime. Changer le régime, c’est également notre position commune et c’est celle de l’écrasante majorité du peuple algérien. L’incarcération de Louisa Hanoune est donc un avertissement et une menace pour tous ceux, responsables politiques ou citoyens, qui réclament le changement de régime», est-il fait remarquer. «Devant l’effondrement des institutions obsolètes et illégitimes, du fait de la mobilisation révolutionnaire du peuple algérien, de multiples tentatives du régime pour chercher à se préserver, celui-ci pratique une politique de fuite en avant et de répression, comme constaté lors de la marche des étudiants et le vendredi 24 mai, avec l’empêchement d’accès à Alger pour manifester, et l’arrestation de plusieurs centaines de manifestants», est-il constaté.

Pour rappel, le PT a installé récemment un comité national pour la libération de sa secrétaire générale, placée en détention provisoire par le tribunal militaire de Blida, dans le cadre de l’affaire de Saïd Bouteflika, frère conseiller du président déchu, du général Mohamed Mediène dit Toufik et du général Bachir Tartag, placés sous mandat de dépôt, il y a une semaine, par le tribunal militaire pour «complot contre l’Etat et l’autorité militaire».