Un Pokémon pleurant dans un quartier dévasté, un autre aux côtés de jihadistes: des artistes syriens ont détourné des images de guerre grâce au célèbre jeu pour sensibiliser le monde aux affres du conflit.
Les petites créatures imaginaires apparaissent également sur des pancartes brandies par des enfants syriens qui lancent un appel à les sauver de l’enfer de la guerre, qui a fait plus de 280.000 morts et jeté hors de chez elle plus de la moitié de la population, selon des photos partagées cette semaine sur internet.
Le jeune graphiste et webdesigner syrien Saif Aldeen Tahhan, basé au Danemark, a monté des photos où le smartphone n’affiche plus les personnages Pikachu et consorts mais un ours en peluche près d’un corps sans vie, un livre au milieu d’une classe dévastée par des bombardements ou encore une bouée de sauvetage qui flotte près d’un canot pneumatique rempli de réfugiés.
« J’espère que le message parviendra au monde entier et que les Syriens resteront à l’abri partout et toujours », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Vendredi, l’artiste et photographe syrien Khaled Akil a publié sur son blog des photos de presse détournées où apparaissent Aquali dans une rue dévastée par les bombardements, Dracaufeu sur un tank auprès de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui sème la terreur en Syrie et ailleurs, et Pikachu triste près d’une voiture calcinée.
La folie Pokémon Go a également gagné les militants syriens qui ont partagé sur les réseaux sociaux des photos d’enfants brandissant des appels à l’aide via ces créatures virtuelles.