Le volet économique a été longuement abordé hier par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, lors d’une entrevue accordée aux représentants de la presse nationale. Entre autres questions abordées, la monnaie nationale, la hausse des prix ainsi que les importations.
S’exprimant autour des masses monétaires en circulation sur le marché parallèle, le président de la République a écarté le changement de la monnaie, comme solution. « Je ne suis pas très favorable au changement de la monnaie pour résoudre le problème du marché parallèle », a-t-il affirmé.
D’ailleurs, il souligne que les autorités algériennes sont tout à fait capables d’absorber les capitaux du marché parallèle sans recourir à une telle mesure. Selon lui, une démonétisation qui affecterait en premier lieu les salariés et les fonctionnaires.
À ce propos, il affirme que l’État travaille dans le secret pour résoudre ce problème. Dans le même sillage, il souligne que les fonds en circulation hors circuit bancaire sont estimés à hauteur de 80 milliards de dinars.
Tebboune écarte l’endettement extérieur et répond au FMI
Concernant la question de l’endettement extérieur qui défraie l’actualité ces derniers mois, le président a, une nouvelle fois, écarté cette mesure. Dans une réponse assez claire au Fonds monétaire international (FMI), Tebboune affirme que l’Algérie n’est pas obligée de suivre ses instructions.
Dans ce sens, il ajoute que la Banque Mondiale « était agréablement surprise de la résilience de l’économie nationale ». Une économie qui, selon lui, a connu des réformes structurelles, dont la baisse de la valeur des importations de plus de la moitié. « Nous étions à 60 milliards de dollars, nous sommes à 31 milliards actuellement », a-t-il expliqué.
Concernant les réserves de change qui ne cessent de baisser, Tebboune s’est montré rassurant, tout en rappelant que c’est l’un des points qu’utilise le FMI pour pousser l’Algérie à l’emprunt. En revanche, il rappelle que l’Algérie contribue dans ce fonds avec « cinq milliards de dollars ».
Dans le même sillage, le président de la République a évoqué la hausse des exportations hors hydrocarbures. Cela devra permettre à l’Algérie, selon le même interlocuteur, d’équilibrer sa balance commerciale pour le compte de l’année en cours.
« Les spéculateurs, ces ennemies de l’économie algérienne »
Abordant la question de la hausse des prix, le chef de l’État s’est montré plutôt menaçant à l’égard des spéculateurs qu’il a carrément qualifiés de « d’ennemis de l’économie nationale ». Il estime, toutefois, ceux qui sont derrière la hausse des prix des produits alimentaires « ont des visées politiques ».
Afin d’y faire face, le chef de l’État évoque la criminalisation de l’acte de spéculation dont les peines peuvent aller de « 30 ans de prison et pourrait jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale ». D’ailleurs, il annonce qu’une loi devra être promulguée incessamment.
« Ma décision est prise, et j’ai informé le ministre de la Justice. Lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres, une loi incriminant les spéculateurs devra être présentée », a-t-il déclaré.
Revenant aux hausses des prix des produits alimentaires, le président reconnait qu’il s’agit d’augmentations « injustifiées ». À titre d’exemple, il cite les augmentations enregistrées dans les prix des pâtes alimentaires.
Injustifiées, car les prix de la semoule qui en est la matière première n’ont pas bougé. Plus loin encore, il précise que « l’eau et l’électricité utilisées dans le processus de production sont toujours subventionnées ».