Energie solaire : l’Algérie abandonne « la règle 51/49 »

Energie solaire : l’Algérie abandonne « la règle 51/49 »

La transition énergétique et le volet environmental occupent désormais une place importante au sein des agendas de tous les pays du monde. En Algérie, le président Tebboune, ainsi que le premier ministre, Aimene Benabderrahmane, ne ratent pas une occasion pour souligner l’importance de se tourner vers des énergies plus vertes.

Pour la premiére fois depuis plus de 13 ans, l’Algérie offre aux sociétés privés, algériennes soient-elles ou bien étrangéres, l’occasion de détenir plus de 49 % du capital des entreprises productrices d’énergie. Cette décision s’inscrit dans le cadre du cahier des charges du projet 1.000 MégaWatts d’énergie solaire.

La réalisation de cinq stations de production d’énegie solaire sera lancée à travers divers wilayas du territoire national. Les deux plus grandes stations, dotées d’une capacités de 300 MégaWatts chacune, seront réalisées dans les wilayas de Laghouat et de Oued Souf. Les 3 autres, dotées respectivement de 250, 100, et 50 MégaWatts, seront lancées dans les wilayas de Touggourt, Ouergla et Béchar.

Attirer les investisseurs étrangers

Le cahier des charges de ce projet énergétique, indique que ce contrat PPP (Partenariat Public-Privé) s’inscrit dans le cadre d’un financement de projet sans recours. Les bailleurs de fonds ouvrent donc le droit à être rémunérés via les revenus de la société de projet, sans recours aux investisseurs en capital. Les obligations de la société du projet seront donc à distinguer de celles des investisseurs en capital. La dette quant à elle est garantie par les flux de trésorerie du projet.

Le projet sera financé par 20 % du capital des actionnaires privés, les 80 % qui restent du finacement sera fourni en forme de prêt par une institution bancaire. C’est à la société du projet et aux investisseurs privés que la tâche de financer le projet incombe donc, mais c’est aussi eux qui doivent réaliser la station, les usines ainsi que les travaux qui visent à relier les points de production avec le réseau national d’électricité.

Il est également précisé dans le cahier des charges que la société « Shams », qui découle d’un partenariat entre Sonatrach et Sonelgaz, participera aux cotés de l’investisseur qui sera sélectionné en obtenant un droit à la participation au capital de la société du projet. Shams peut aussi avoir des partenariats avec des entreprises publiques ou privées. La réalisation du projet se fera sous la forme de BOO (Build – Own – Operate), indique le texte du cahier des charges. 

Vers la fin du 51/49 ?

L’investisseur, étranger soit-il ou algérien, peut détenir donc une participation de 66 % dans le capital de la société du projet.

Cela signifie que la règle du 51/49 a été abandonnée, et cela constite une premiére dans le secteur de l’énergie depuis que cette procédure a été approuvée il y a plus de 13 ans. Les énergies renouvelables peuvent donc devenir une nouvelle porte d’entrée pour les investisseurs étrangers.

Selon le journal arabophone Echourouk, qui cite une source hautement placée au sein du ministère des énergies renouvelables, cette nouvelle démarche, d’abandonner la régle des 51/49, vise à encourager les entreprises et les actionnaires privés étrangers à venir investir en Algérie, afin que le pays puisse attirer de nouveaux capitaux.