Dans le cadre des efforts déployés par l’État pour entrer de manière puissante sur le marché de la production d’énergies renouvelables, la société algérienne Sorfert se prépare à augmenter sa capacité de production d’ammoniac et d’urée, ainsi qu’à se tourner vers la production d’hydrogène à l’avenir. Un mouvement qui promet de contribuer au soutien de l’économie du pays.
Bientôt de l’hydrogène vert produit chez Sorfert
Le PDG de la société, Madjid Tabji, explique dans une entrevue exclusive avec la plateforme Attaqa que ces mesures s’inscrivent dans l’ambition de l’entreprise de contribuer à l’apport de devises étrangères au pays en exportant de l’ammoniac, de l’urée et de l’hydrogène vers les marchés européens, de plus en plus demandeurs en ces matières, en plus de répondre aux besoins internes de l’Algérie.
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Les actionnaires de la société ont convenu d’investir de nouveaux capitaux pour augmenter la capacité de production de l’unité, en parallèle avec la demande mondiale croissante d’urée, qui a atteint 46 % jusqu’à présent. À l’heure actuelle, Sorfert étudie les possibilités de production d’hydrogène vert et d’ammoniac vert, considérés comme l’avenir de l’énergie dans le monde entier.
Ces mesures s’inscrivent dans la volonté du groupe de prendre des mesures liées à la protection de l’environnement et de l’écosystème. De son coté, le gouvernement algérien envisage d’investir dans le domaine de l’énergie propre, car il est l’un des piliers de la production d’hydrogène vert.
L’entreprise chimique Sorfert en quelques chiffres
Sorfert, fondée en 2006 dans le cadre d’un projet conjoint entre la société « OCI NV » et Sonatrach (51 et 49% respectivement), est l’un des plus grands producteurs d’engrais azotés intégrés en Afrique du Nord.
La société Sorfert produit environ 1,3 million de tonnes métriques d’urée granulée et 1,6 million de tonnes métriques d’ammoniac par an. Elle envisage également d’augmenter la capacité de production de l’usine en ajoutant de nouvelles lignes de production.
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La société a alloué des investissements d’une valeur de deux millions de dollars pour atteindre les objectifs fixés, dans le respect des délais impartis, afin de créer une valeur ajoutée pour le gaz naturel et de mettre en œuvre les dernières technologies dans ce domaine. Cet investissement a permis de maintenir les opérations d’exportation malgré la période difficile de la pandémie de coronavirus, et malgré la baisse de la production de 15 %.
En 2023, grâce au bon choix stratégique de la société Sorfert, elle a réussi à exploiter l’augmentation des prix du gaz et des produits dérivés, réalisant ainsi 1,3 milliard de dollars de revenus, avec des bénéfices considérables, dont la plus grande partie – comme prévu – revient au partenaire algérien.
Une politique axée sur les énergies propres
Le programme de production d’énergie propre a déjà été lancé en s’appuyant sur l’énergie solaire, l’énergie éolienne et de nombreux autres atouts dont dispose l’Algérie. Avec son emplacement stratégique, l’Algérie se positionne comme une source d’énergie propre pour l’Europe.
Le pays produit actuellement environ 500 mégawatts d’énergie solaire et 10 mégawatts d’énergie éolienne. De plus, un programme d’investissement a été lancé pour mettre en œuvre des appels d’offres sur le terrain. Premier mouvement important lancé avant la production d’hydrogène vert et d’ammoniac vert.