Les énergies renouvelables ont été une nouvelle fois, au centre d’un débat riche, à l’occasion du colloque qui s’est tenu hier, à la maison Diocésaine, Hydra (Alger), sur le thème «La transformation de l’énergie solaire : enjeux économiques et développement».
Organisé par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC), cette rencontre a permis aux participants, parmi lesquels les ambassadeurs de Grande-Bretagne, d’Espagne, du Chili, d’Allemagne et de Chine, de présenter les expériences développées par leurs pays dans ce domaine, qui connaitra, sans doute, un développement au cours des années à venir. Mettant à profit cette opportunité, ces derniers ont exprimé ouvertement le souhait de voir leurs pays joindre leurs efforts à ceux que compte engager l’Algérie pour la promotion de cette activité, qui occupera une place prépondérante d’ici peu, grâce notamment au potentiel que possède notre pays en la matière. Les diplomates présents sont unanimes sur l’importance et le grand intérêt que représente le marché algérien, de plus en plus attractif. En marge de ce séminaire, l’ambassadeur de Grande-Bretagne a déclaré à El Moudjahid que «les relations entre l’Algérie et la Grande-Bretagne dans le domaine des énergies renouvelables gagnent en importance». Il a annoncé dans ce cadre qu’ «une délégation de Sonelgaz effectuera une visite en Grande-Bretagne fin juin». Les deux pays s’engagent dans une nouvelle ère énergétique avec la perspective de mise en œuvre d’un ambitieux programme spécial énergies renouvelables.
De son côté, le président de la CCFC, M. Abdelkrim Mahmoudi, a mis l’accent sur les objectifs de ce séminaire scientifique, dont le but consiste d’abord à faire connaître la nouveauté dans ce domaine et son rôle économique et ses implications financières, en particulier dans ce tout ce qui est transformation de l’électricité». Il dira que «les énergies renouvelables constituent, désormais, une priorité nationale pour les pouvoirs publics, notamment l’énergie solaire, que la nature offre généreusement au pays à longueur d’année», avec «les avantages d’une énergie propre, sans pollution et à moindre coût». Il y a lieu de souligner que l’utilisation de ces énergies qui participe d’une vision à portée économique par une réduction des coûts des matières consommées pour les besoins de l’industrie, a des retombées positives sur l’environnement et permettra d’éviter l’épuisement des énergies fossiles, dont le pétrole et ses dérivés.
Source et ressources d’avenir
D’autre part, le Pr Mellak Abderrahmane, enseignant-chercheur à la faculté des hydrocarbures à l’université de Boumerdès, a insisté sur l’importance des énergies renouvelables en indiquant qu’actuellement , on est très dépendant de l’énergie et spécialement des énergies non renouvelables (énergies fossiles), qui s’épuiseront tôt ou tard . Passer d’une ressource actuellement non renouvelables à une ressource d’énergie renouvelable suscite des espoirs. Selon lui, «on peut préciser qu’une énergie renouvelable est une énergie qui est considérée comme telle à l’échelle de quelques générations humaines. Le caractère renouvelable d’une énergie dépend de la vitesse à laquelle la source se régénère, mais aussi de la vitesse à laquelle cette énergie est consommée». Pour l’Algérie, en ce qui concerne les énergies fossiles, le Pr Mellak a souligné que «notre pays produit actuellement 1.4 million de barils de pétrole et veut arriver à 1.5 million de barils dans les mois à venir». Selon lui , «l’Algérie devrait développer son propre modèle de consommation énergétique pour assurer sa consommation d’éner- gies fossiles et développer les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, fortement disponibles dans notre pays». «L’Algérie, qui possède un des plus grands gisements solaires au monde, envisage de contribuer à la réalisation d’un projet solaire de grande envergure dans le Sahara».
Il dira que «ce projet qui est encore à un stade relativement préliminaire a pour objectif de fournir, en 2050, la moitié de l’énergie consommée par l’humanité. Il est basé sur l’utilisation des sables du désert pour produire le silicium qui entre dans la fabrication des panneaux photovoltaïques». M. Mellak Abderrahmane souligne que «notre pays a également la possibilité de développer un partenariat maghrébin dans le secteur des énergies renouvelables et promouvoir l’efficacité énergétique».
Makhlouf Ait Ziane