En plus de l’expertise, il est question de transfert de technologie en intensifiant la coopération entre les universités des deux pays.
L’attaque terroriste de Tiguentourine n’a eu aucun impact sur les relations entre l’Algérie et le Royaume-Uni. Bien au contraire. Les deux pays sont, aujourd’hui, plus enclins à développer un partenariat économique plus intense, notamment en matière énergétique. C’est, du moins, ce qui se dégage du Forum algéro-britannique, premier du genre, qui s’est tenu hier à l’hôtel Hilton, dédié aux changements climatiques et énergies renouvelables.
Une rencontre rehaussée par la présence d’Alistair Burt, ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique, qui a mis en exergue la pertinence de “jeter les bases pour un avenir propre et durable”.
Aux côtés de Amara Benyounès, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, Alistair Burt a affirmé que son pays “veut élargir sa coopération énergétique avec l’Algérie”, soutenant qu’“assurer l’énergie de demain est l’impératif politique d’aujourd’hui”.
À ce propos, l’orateur expliquera qu’“à bien des égards, je pense que l’expérience algérienne est un exemple du dilemme mondial. La consommation domestique de l’énergie ne cesse d’augmenter, ce qui exerce une pression accrue sur la production future. Au même temps, l’investissement dans les nouvelles sources énergétiques n’a pas été aussi rapide que nous l’aurions espéré. On ne peut nier que le pays possède d’abondantes ressources énergétiques — le défi est de s’assurer qu’elles fournissent une production stable et abordable qui mènera à la prospérité économique de la nation, tout en créant une solution durable pour l’avenir”. Devant cet état de fait qui impose à tout un chacun de procéder à des choix, le Royaume-Uni vient aujourd’hui proposer son expertise et parle d’amorcer de nouvelles opportunités de partenariat, notamment en matière d’énergie solaire, d’énergies renouvelables et pour ce qui est de la gestion des déchets.
Développer des investissements à faibles émissions de carbone
Lors de son discours inaugural, Son Excellence, Martyn Roper, ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, a rappelé que ce forum fait suite au dialogue engagé notamment à travers la signature de la feuille de route sur l’énergie 2010 et qui a élargi la coopération dans le domaine énergétique à d’autres
secteurs innovateurs tels que la santé et la sécurité, l’efficacité énergétique,
les énergies renouvelables et les industries à faible teneur en carbonne dans lesquels l’Algérie a un énorme potentiel. Ce dernier volet retient particulièrement l’attention des Britanniques venus, en cette occasion, écouter l’avis des Algériens sur la question à plus forte raison que le ministère algérien de l’Énergie et des Mines a établi, en matière d’énergies renouvelables, un plan de 22 gigawatts d’ici 2030, dont 10 gigawatts qui seront exportés vers l’Europe. Ceci est vu par les British en tant que “véritable leadership dans le secteur à faible intensité de carbone” impressionnés, par ailleurs, par le travail de pionnier entrepris ici dans la production d’énergie solaire et du gaz.
Amara Benyounès, qui, visiblement voit d’un très bon œil ce type de rencontres, a, cependant, souligné avec force, la position de principe de responsabilité auquel l’Algérie s’attache, expliquant que “le développement d’une industrie non polluante nécessite un coût auquel certains pays du Sud n’ont pas forcément accès”.
M. Benyounès a également attiré l’attention sur la nécessité du transfert des technologies de la part des partenaires. Interpellé en marge de la rencontre sur cette question précise, Alistair Burt s’est prononcé en faveur d’un partenariat plus important, notamment à travers des échanges entre universités. “Nous devrons travailler ensemble à un niveau politique, institutionnel, scientifique et commercial pour trouver des solutions durables à l’énergie mondiale et aux défis des changements climatiques auxquels nous sommes tous confrontés”, dira-t-il en guise de conclusion.
N S