La collecte et l’élimination des déchets solides dans les villes algériennes est problématique et les municipalités éprouvent d’énormes difficultés à en assurer une gestion économique et environnementale. Toutes les villes croulent sous les immondices et des décharges sauvages, avec leur lot de maladies. La situation est encore plus grave dans les bidonvilles ou l’habitat précaire progresse à une vitesse vertigineuse, bien que les pouvoirs publics aient tenté ces dernières années d’endiguer l’avancée. Compte tenu de l’urgence de parer à d’autres problèmes, dont on ne pourrait mesurer les dégâts, les professeurs Laskri, Nedjah et Hamadaoui de l’université d’Adrar et d’Annaba, proposent dans leur étude intitulée «Digestion anaérobie de la matière organique fermentescible d’une décharge publique et production du biogaz (CH4) », la collecte et le traitement des déchets dangereux et non-dangereux et la valorisation énergétique des déchets organiques par digestion anaérobie qui permet de produire du biogaz. Ils ont indiqué que «le problème a toujours été d’ordre financier et technique, et cela a donné les résultats que l’on connaît : collecte partielle des déchets, prolifération de décharges sauvages, odeurs nauséabondes, prolifération des insectes (mouches), et surtout des villes défigurées». Ils tablent sur un meilleur traitement des déchets organiques de la décharge publique, car si on ne produit que de la chaleur, il est à retenir que les déchets produits par 7 à 14 familles serviraient à chauffer une famille. Et si on ne produit que de l’électricité, les déchets de 10 familles alimenteraient en électricité une famille». La valorisation énergétique des déchets permet de produire de l’énergie sous forme de chaleur ou d’électricité et la valorisation énergétique de 40 % des déchets municipaux, permettrait d’économiser 6 % sur la facture pétrolière. C’est aussi 6 % d’économie sur les ressources de la planète. Il faut savoir aussi que 8.5 millions de tonnes de déchets dont 1.5 millions d’origine industrielle sont rejetés annuellement en Algérie soit l’équivalent de 0.75 kg/jour et par habitant selon l’Agence nationale des déchets (AND). Les auteurs de cette étude recensent pas moins de 3.000 décharges sauvages, ce qui représente en termes de superficies quelque 150 ha et 760.000 tonnes de déchets sont susceptibles d’être valorisés. D’après les résultats de leur analyse, les nouvelles sources d’énergie devraient avoir comme caractéristique principale un bilan presque nul en CO2, grâce notamment à la production de bioénergie à partir de déchets. A cela vient s’ajouter une première voie, relativement ancienne, liée à la production de méthane par digestion anaérobie, alors qu’une seconde possibilité, beaucoup plus récente et innovante, repose sur la production d’hydrogène par des écosystèmes microbiens». En conclusion, il est souligné que l’utilisation des énergies renouvelables, comme le biogaz, est devenue une nécessité et fait partie intégrante de la stratégie actuelle de mobilisation de toutes les ressources disponibles.
Makhlouf Aït Ziane