Prés de 11 nouveaux établissements spécialisés au profit des enfants attardés mentaux et non voyants ont été réceptionnés, cette rentrée scolaire . Une très bonne nouvelle pour cette catégorie d’enfants handicapés qdans l’impossibilité de suivre le cursus scolaire classique. Toutefois, un autre handicap n’est pas pris en charge.
Il s’agit des enfants atteints d’infirmité motrice d’origine cérébrale, IMOC , pour qui aucune prise en charge scolaire n’est assurée, ni aucun centre pédagogique de prise en charge au niveau de la capitale. Ces jeunes enfants sont près de 40.000 souffrant d’infirmité motrice d’origine cérébrale (IMOC), en Algérie, dont 8.000 enfants dans la wilaya d’Alger. Quatre centres spécialisés sur l’ensemble du territoire national leurs sont consacrés. Ils ont été créés par des associations composées essentiellement de parents d’IMOC. L’infirmité motrice d’origine cérébrale est un handicap dès la naissance, causés par la faute des adultes.
Un tiers des handicaps chez ces enfants est la conséquence d’une asphyxie à la naissance, donc une mauvaise prise en charge des nouveau-nés durant les cinq premières minutes suivant leur naissance. À l’hôpital de Béni Messous, sur 10.000 naissances/an, 10% de cas d’asphyxie dans les premières minutes de la naissance y sont enregistrés, soit 100 cas par an, un handicap à vie s’en suivra chez l’enfant : infirmité motrice d’origine cérébrale. Le retard dans la réanimation du nouveau-né en difficulté respiratoire, un ictère non pris au sérieux, l’absence d’une prise en charge adéquate pour un quelconque autre problème …. et c’est la vie du nouveau-né qui est à jamais touchée, détruite. Les victimes des «erreurs médicales»
souffriront de multiples handicaps se traduisant, généralement, par une infirmité physique pouvant aller jusqu’à 100% et des crises convulsives nécessitant un traitement et des séances de rééducation fonctionnelle à vie. En plus de leur handicap physique, ces enfants atteints d’infirmité motrice d’origine cérébrale sont invisibles dans la société. On parle d’handicapés moteurs, des non-voyants, des sourds-muets, mais jamais d’IMOC. Les structures spécialisées qui prennent en charge ces enfants intelligents mais différents, devant en même temps leur assurer la rééducation, la psychomotricité, l’orthophonie et une chance à la vie et à l’intégration, sont très rares. Concernant la scolarité de ces enfants, on enregistre également un énorme déficit, puisque aucun enfant atteint d’IMOC n’a pu être intégré dans des écoles classiques, et ce malgré l’existence d’une loi qui stipule l’intégration de ces derniers. Un autre problème auquel les pouvoirs publics n’ont pas trouvé de solution. Les différentes conventions signées à ce jour entre le département de la Solidarité nationale et celui de l’Éducation n’ont pas débloqué la situation. L’enquête, réalisée par la Fédération algérienne des personnes handicapées dans la wilaya d’Alger, révèle qu’en matière d’accès à l’éducation des enfants aux besoins spécifiques et en grandes difficultés, le service est presque inexistant liées à l’absence d’aménagements raisonnable, un faible niveau éducationnel et l’accès aux classes intégrées impossible. La scolarisation des enfants et adolescents, quelque soient les déficiences ou maladies qui perturbent leur développement et entravent leur autonomie, est pourtant, un droit constitutionnel. Malheureusement, aujourd’hui, de nombreux enfants atteints de maladies très sévères ne sont pas scolarisés ou rencontrent de grandes difficultés pour l’être un jour. Des efforts sont consentis dans ce sens par le ministère de l’Éducation nationale , mais en deçà des attentes et de la demande.
L’introduction des classes intégrées pour handicapés dans les établissements scolaires peine à se frayer un chemin malgré l’urgence. Des responsables du ministère de l’Éducation admettent que la généralisation de cette formation est loin d’être une sinécure. Ils reconnaissent que beaucoup d’obstacles entravent la réussite de cette intégration. Le manque de moyens pédagogiques, la non spécialisation de l’encadrement et l’absence de statut et des postes budgétaires pour les accompagnatrices sont autant de problèmes rencontrés sur le terrain. Face à toutes ces difficultés, les enfants IMOC sont prisonniers chez eux, sans aucune prise en charge pédagogique .