La rupture de stocks de plusieurs médicaments cancéreux continue de pénaliser les enfants atteints de cancer entrainant la hausse des taux de récidive des cancers pédiatriques et une réduction des guérisons.
Il s’agit d’une rupture de l’Asparaginase qui commence à se faire rare pour rejoindre la liste des autres médicaments anti-cancer qui sont déjà en rupture depuis des mois. En effet, depuis trois mois, un manque de plusieurs médicaments, tel que la Méthotrexate haute dose et l’Aracytine, a été enregistré.
L’ensemble de ces médicaments en rupture de stock sont indiqués pour la prise en charge des enfants cancéreux, notamment dans le traitement des leucémies, tumeurs du cerveau, cancer des os et les lymphomes chez les enfants.
Selon des éléments rapportés par le quotidien El Watan citant des praticiens oncologues, les taux de récidive des cancers pédiatriques augmentent de jour en jour avec une réduction de 20% des guérisons à cause de la rupture de stocks de médicaments. En effet, seulement 42% des thérapies ciblées et immunothérapies sont disponibles en Algérie.
Rapportée par le même journal, le Pr Houda Boudiaf, chef de service oncologie pédiatrie au Chu Mustapha Pacha explique que le problème lié à ce produit a été évoqué en janvier dernier et nous avons signalé le risque de rupture puisque ce produit a été abandonné par le fournisseur ». Cela entraine, selon elle, « une diminution de guérison de 20% ».
« Les chances de guérison de nos malades sont considérablement réduites »
Avec la rupture de stock de l’Asparaginase, médicament biotechnologique primordial dans la prise en charge des leucémies, l’intervenante craint que « les chances de guérison de nos malades sont considérablement réduites si ce produit vient à manquer, en plus des cas de récidive ».
Affirmant que ces médicaments sont primordiaux et vitaux pour les enfants cancéreux, la spécialiste déplore que « le plus grave est que nous n’avons pas un médicament de substitution en Algérie à l’Asparaginase », réitérant qu’elle a, à maintes reprises, « alerté sur ce sujet ».
Selon la même intervenante, la prise en charge de cette catégorie des malades cancéreux devient de plus en plus problématique dans l’ensemble des services d’oncologie du territoire national. À ce propos, elle souligne qu’étant donné que « des cas de récidive augmentent de jour en jour, il est évident que la demande de soins se fait de plus en plus importante ».
Donc les services de prise en charge ont « besoin de toutes ces drogues pour soulager nos patients », a-t-elle encore fait savoir. Pour ce qui est des raisons, l’intervenant évoque la situation épidémiologique liée au coronavirus, rétorquant que « la prise en charge des cancers doit être inscrite, aujourd’hui, comme une priorité au même titre que cette épidémie ».