Le phénomène de mendicité des enfants de migrants en Algérie prend de plus en plus de l’ampleur, et ce n’est un secret pour personne. Cependant, le plus grave, c’est l’existence de réseaux qui exploitent cette situation au profit « d’organisations criminelles internationales ».
Depuis plusieurs années, les images d’enfants de migrants subsahariens quémandant l’aumône aux passants font partie du décor quotidien des rues des villes algériennes. Or, des révélations viennent d’être faites à propos de l’envers de ce décor. Des réseaux organisés sont derrière cette situation.
L’alerte a été donnée par le sociologue et directeur de recherche au Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement) Mohamed Saïb Musette dans une contribution publiée à l’occasion de la Journée internationale des migrants (18 décembre).
Dans le document cité par Liberté, le sociologue se demande d’emblée sur le rôle censé être joué par les institutions nationales et internationales. « Où sont les institutions nationales et internationales comme l’Unicef ? Où sont les ONG des droits de l’Homme et les associations de la société civile ? », s’est-il interrogé.
« L’argent amassé sert à financer des organisations criminelles »
Dans le même sillage, l’intervenant souligne que dans le trafic de migrants subsahariens « il y a des coupables et des victimes ». À ce propos, il cite dans la catégorie des victimes « des centaines d’enfants au niveau même de la capitale ». Ces derniers sont « utilisés par des groupes organisés pour la mendicité dans certains points précis », a-t-il ajouté.
Pour ce qui est des réseaux impliqués dans l’exploitation de ces enfants, le spécialiste alerte que leur nombre est en constante croissance. Ici, il cite également l’implication dans des organisations criminelles s’activant à l’échelle internationale.
« Il s’agit, pour la plupart, de réseaux qui se constituent dans les pays d’origine, avec des relais en Algérie », a encore expliqué le sociologue. Plus loin encore, il précise que l’argent amassé sert à financer des organisations criminelles.
« Ces réseaux sont bien organisés et l’argent amassé, à travers la mendicité, sert le plus souvent à financer des organisations criminelles de trafic de drogue, de trafic d’armes ou encore à des organisations terroristes », a révélé Mohamed Saïb Musette.