Plus de 1 000 agents de sécurité de l’Office national de la protection des biens culturels sont en charge de la protection des sites patrimoniaux, auxquels s’ajoutent les brigades spécialisées mises en place par la police, la gendarmerie et les douanes algériennes
Le coup d’envoi de la célébration du mois du patrimoine qui se déroule chaque année du 18 avril au 18 mai, sur tout le territoire national, a été donné, hier, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, avec l’exposition pour la première des pièces archéologiques retrouvées lors des fouilles menées sur la Place des Martyrs Alger, dans le cadre des travaux d’aménagement du métro. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, invité, lundi dernier, du forum de la Radio, chaîne I, a réaffirmé qu’un musée sera dédié à ces découvertes importantes au niveau de la station du métro de la Place des Martyrs.
Evoquant la question des vestiges et du mois du patrimoine placé sous le thème «Le patrimoine, moteur de développement», le ministre de la culture a révélé que les 600 documents, manuscrits, photographies et livres acquis récemment lors d’une vente aux enchères à Toulouse en France, seraient exposés des aujourd’hui prochain à la Bibliothèque nationale.
Il a souligné dans ce sens que les «efforts de récupération de toutes les pièces archéologiques et objets d’arts algériens existant à l’étranger se poursuivraient en collaboration avec les Archives nationales», ajoutant que «ces objets représentaient la «mémoire de l’Algérie», rapporte l’APS.
Lors de ce forum, le ministre de la Culture a abordé plusieurs thèmes liés au patrimoine, notamment les sites archéologiques tels que les pyramides algériennes (Djeddar), découvertes à Tiaret. A cet effet, un groupe d’experts algériens et trois archéologues égyptiens procèderont à l’étude du site en vue élaborer un dossier qui sera soumis à l’Unesco pour classification.
Azzedine Mihoubi a également annoncé que «deux autres études seront menées également au niveau du tombeau d’Imerdhassen à Batna et du Mausolée royal de Maurétanie, surnommé tombeau de la Chrétienne, à Tipasa, et ce en collaboration avec le Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (Cnrpah).
Dans le même sillage, le ministre a estimé nécessaire d’élargir les fouilles à d’autres régions telles que Tissemsilt, Msila et Djelfa, appelant à l’implication du secteur privé dans ces opérations qui permettront de faire connaître ces vestiges et par conséquent de veiller à leur préservation.
Concernant les retards enregistrés dans la restauration des monuments dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe», le ministre a annoncé la relance des opérations de restauration après le règlement des problèmes liés aux bureaux d’études étrangers. Il a rappelé dans ce contexte, les efforts consentis par son département ministériel en matière de préservation du patrimoine matériel et immatériel en dépit des difficultés en raison de la communauté du patrimoine musical avec des pays voisins, soulignant que des démarches ont été entreprises pour soumettre des dossiers en commun à l’Unesco.
Par ailleurs, à propos de la célébration de la Journée du Savoir célébrée le 16 avril de chaque année, le ministre a estimé que «c’est un évènement important, car célébrant le savoir et l’une des figures emblématiques de la nation algérienne, l’imam Abdelhamid Ibn Badis, annonçant à cette occasion que le film lui rendant hommage sera achevé dans un mois». Il a souligné à ce sujet que le message du président de la République à l’occasion de la journée du Savoir confirmait l’intérêt accordé par le président Bouteflika aux artistes et intellectuels, rappelant le rôle assigné aux intellectuels quant à la protection de la société de l’extrémisme.
Pour rappel, jeudi dernier, M. Mihoubi avait affirmé au Conseil de la nation, en réponse à une question orale concernant le site historique Hippone à Annaba, que «l’Etat protège et préserve le patrimoine matériel et immatériel». Il a indiqué à ce sujet que «l’Algérie comme d’autres pays de la Méditerranée recèle de nombreux vestiges romains, dont 200 sites archéologiques à Annaba seule, relevant des ministères de la Culture et des Affaires religieuses et des wakfs», devant le Conseil de la nation lors d’une séance consacrée aux questions orales sous la présidence de Abdelkader Bensalah rapporte l’APS.
Le ministre a également souligné que la protection du patrimoine et sa promotion sont des missions auxquelles l’Etat s’attèle, précisant que plus de 1 000 agents de sécurité relevant de l’Office national de la protection des biens culturels sont en charge de cette mission.
Concernant les activités artistiques et culturelles organisées sur des sites archéologiques notamment romains, le ministre de la culture a indiqué que «ces pratiques sont déconseillés, rappelant les théâtres alternatifs réalisés à Timgad et Djemila afin de préserver les sites authentiques». Il a estimé à ce sujet que «l’aménagement des sites archéologiques exige la mobilisation des moyens, des enveloppes financières et des expertises en matière de protection et d’aménagement». Il a ajouté que des sessions de formation sont organisées dans le cadre d’un partenariat avec des étrangers parmi lesquels, des Allemands pour l’aménagement du musée de Cherchell et des Turques pour la restauration de la mosquée Ketchaoua.
Le ministre a fait savoir, dans ce sens, que «les fouilles archéologiques se poursuivent au niveau de plusieurs sites notamment romains et numides notamment les pyramides de Tiaret». Il a souligné également la nécessité de «faire de ces sites archéologiques une ressource économique et touristique en octroyant des concessions pour leur exploitation, ajoutant que «la mission de promotion incombe au ministère de Tourisme».