Le suicide est encore à l’origine de près de 27 décès par jour en France, selon un rapport remis à la ministre de la Santé, alors qu’une étude de la Fondation Jean-Jaurès révèle une tendance inquiétante : 20% des Français ont déjà songé sérieusement à se donner la mort et 19% de manière plus vague.
Quand on interroge les chômeurs, il ne s’agit plus d’une personne sur cinq mais d’une sur trois (30%) qui affirme avoir sérieusement pensé à se suicider. Ce chiffre est en constante augmentation depuis la crise économique de 2008. Chômeurs, mais aussi artisans, commerçants ou agriculteurs, sont particulièrement touchés. Côté salariés, l’épuisement et le stress, mais aussi le harcèlement moral ou sexuel, nourrissent les idées suicidaires. Ils sont 20% dans le secteur privé et 19% dans le secteur public à avoir voulu en finir. Ce que montre l’étude, et qui est moins connu, c’est que le risque de passer à l’acte augmente lorsqu’on a connu un suicide ou une tentative dans son entourage. Plus la personne est proche – un parent, un frère ou une sœur -, plus le risque est grand, comme si un verrou sautait. Dans ces cas, le tabou du suicide n’existe plus puisqu’il est déjà « entré » dans la famille. C’est alors la culpabilité de ne pas avoir su détecter la détresse de son proche qui alimente la pensée suicidaire.