Depuis qu’il est en poste, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, fait face à des d’innombrables critiques. Après la hausse des prix, des épisodes de pénuries de divers produits ont vu le jour, suscitant la constitution d’une commission d’enquête parlementaire.
Bien que son rapport sur la situation soit achevé, la mission d’information parlementaire sur les pénuries ne rendra ses conclusions que la semaine prochaine. Les députés, après la tenue d’une réunion, animeront également une conférence de presse où ils vont expliquer le contenu de ce rapport.
Outre les commerçants, au cœur du problème qui a suscité l’incompréhension et l’indignation des citoyens, se trouvent aussi les directions de commerce des wilayas touchées par les pénuries. Selon Smaïl Kouadria, le président de la mission d’information parlementaire sur les pénuries, dans une déclaration accordée à nos confrères de Liberté, la “responsabilité est partagée”.
Après avoir rencontré plusieurs acteurs du secteur du Commerce au niveau de plusieurs wilayas du pays, dont des producteurs, des commerçants, des responsables et des consommateurs, le président de la commission estime qu’il y a « un manque flagrant de communication et de sensibilisation dans ce créneau d’activité ».
Le département de Rezig sous le feu des critiques
“La crise qui a touché l’huile de table va à coup sûr se propager pour cibler d’autres produits notamment le pain, le lait…”, soutient le député. Il est d’ailleurs à noter que depuis l’augmentation de certaines taxes, plusieurs produits ont flambé sur le marché, certains de plus de 100 % de leur valeur initiale.
Outre le fait qu’elles n’ont rien réglé au problème, plusieurs mesures prises par le département de Kamel Rezig n’ont fait que rajouter de l’huile sur le feu, particulièrement la sanction de 30 ans de prison contre les spéculateurs qui a dissuadé plus d’un commerçant de l’achat et de la vente de certains produits, faisant ainsi enfler la pénurie, soutiennent plusieurs observateurs et acteurs du domaine.
Après l’annonce de l’application de cette sanction, plusieurs commerçants ont suspendu, voire abandonné, leur activité de peur de se retrouver emprisonnés, rapporte la même source. Le président de la commission a également fait part du “mécontentement” des citoyens rencontrés sur les lieux, un mécontentement qui ne risque pas de disparaitre avant que le ministère du Commerce ne lutte contre le fléau du monopole et de la spéculation tout en préservant les droits des commerçants.