Publié par A. Maktour
Mauvais jeu de mots mis à part, c’est qu’ils ont du grain à moudre les enquêteurs de la Gendarmerie nationale et autres services habilités impliqués dans les investigations liées à cette affaire des minoteries et de l’OAIC qui brasse des sommes d’argent à donner le vertige.
Déclenchée il y a trois semaines, lorsqu’un Conseil des ministres présidé par Bedoui avait été conclu par la prise de (déjà) lourdes décisions dont la toute première concernait le limogeage du directeur général de l’Office interprofessionnel des céréales (OAIC) en parallèle à l’ordre de fermeture concernant 45 minoteries, et ce, après le passage sous toutes ses coutures d’un rapport présenté par Mohamed Loukal, le ministre des Finances, expliquait alors un communiqué du gouvernement dont le premier responsable a finalement emboîté le pas à l’un de ses prédécesseurs, Ahmed Ouyahia pour ne pas le nommer, qui avait pris la décision, dans le cadre des mesures prises pour la préservation des réserves de change, de passer au crible les activités des laiteries et des minoteries avant de mettre fin à l’approvisionnement en poudre de lait pour les unes et en coupant l’approvisionnement en intrants subventionnés pour les minoteries dont les factures d’importation avaient atteint des hausses vertigineuses.
Il était dit qu’après la réunion présidée par Noureddine Bedoui, le 11 juillet dernier, les choses n’allaient pas s’arrêter au limogeage du directeur général de l’OAIC et la mise à l’arrêt des 45 minoteries. Ces dernières semaines, en effet, il se disait ici et là que les investigations entreprises avaient pris de l’ampleur en s’étalant à travers plusieurs wilayas du pays, les enquêteurs ayant entrepris de mettre au jour un grand trafic basé sur de fausses déclarations sur les capacités de production effectives d’un nombre indéterminé de minoteries pour bénéficier de quotas supplémentaires de blé et d’autres céréales subventionnés qu’elles destinaient en réalité à la revente à d’autres minoteries et… à l’OAIC qui les fournissait en premier ressort. Un stratagème qui, selon un des sites d’informations du groupe Ennahar, a valu la mise en détention provisoire de neuf cadres de la Coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) de Tiaret.
La même source révèle que, finalement, elles sont plus de 330 minoteries à travers le pays à requérir l’intérêt des enquêteurs et établir déjà que rien qu’entre les wilayas de Tizi-Ouzou et Blida, le préjudice causé porte, selon les dernières estimations, sur un pactole de 450 milliards de centimes. Montant arrêté après le passage en revue des factures établies entre 2008 et 2012 par des minoteries des deux wilayas qui revendaient leurs quotas de blé à d’autres opérateurs.
Il se devine aisément que c’est une enquête de longue haleine à laquelle s’attendent les autorités concernées avant d’arriver à démêler l’écheveau, comme il a été ordonné après la réunion présidée par Bedoui au début du mois de juillet, à l’issue de laquelle réunion décision avait été prise que soient poursuivies en justice, à l’issue de l’audit général, d’autres minoteries contre lesquelles il sera établi qu’elles se sont adonnées au même trafic que celui auquel se sont adonnées celles qui ont payé le prix dès le début de la découverte du pot aux roses, c’est-à-dire les 45 minoteries et le DG de l’OAIC.
Azedine Maktour