Enseignants de Bouira: Les rappels tardent à arriver

Enseignants de Bouira: Les rappels tardent à arriver

Le débat n’est plus centré autour des moyens à mettre en oeuvre pour moderniser l’école, mais sur le sort des indemnités et rappels des professeurs.

Les réformes engagées par la ministre de l’Education nationale dans son projet d’école aux normes universelles passe obligatoirement par l’amélioration des conditions socio-professionnelles de ses personnels. La formation continue des enseignants, tous paliers confondus, le recrutement sur concours, les promotions… sont autant de critères qui participent à l’amélioration du niveau de l’enseignement dispensé. La réforme des examens, la réduction du volume horaire et l’éventuelle suppression de quelques matières sont d’autres mesures susceptibles d’apporter un autre plus dans ce combat pour une école laïque, moderne. Personne ne doute de la volonté de Mme Benghebrit de mettre notre école au diapason de ses pairs à travers le monde. S’agissant des personnels, la ministre se doit de secouer le cocotier et mettre les directions locales devant leurs responsabilités. A Bouira, le débat n’est plus autour des moyens à mettre en oeuvre pour moderniser l’école mais sur le sort des indemnités et rappels des professeurs promus aux grades de professeurs principaux et formateurs. Dans un communiqué partagé par le syndicat le plus représentatif au mois de juin, il était question d’une régularisation sur le plan pécuniaire dès le mois de juillet et un mois d’août avec la nouvelle grille salariale. Le mois tire à sa fin, mais point de rappels (promotion, heures supplémentaires, avancement des échelons…). Ce fait oblige les milliers de concernés à passer des vacances chez eux faute de finance.



Du côté du centre payeur, chargé des salaires et indemnités auprès de la direction de l’éducation on incombe le retard aux services du Trésor et particulièrement au premier responsable de cette administration publique qui «ne veut pas signer les situations au motif qu’il ne dispose pas de la délégation de signature du directeur de l’éducation intérimaire». Précisons que pareille situation, c’est-à-dire le retard dans le versement des salaires et des rappels, est monnaie courante au niveau de Bouira. Une autre source parle d’un manque d’argent quand une autre version fait état d’un manque de personnels en raison des congés. Au milieu de ces versions les personnels eux, subissent une autre pression surtout que les mois de juillet et août ont succédé au mois de Ramadhan, un gouffre à dépense, mais aussi des mois où les fêtes nécessitent de l’argent. Ce qui accentue la colère au niveau de Bouira demeure le fait que dans les autres wilayas du pays, la situation n’existe pas et l’ensemble des personnels promus en 2015 perçoivent depuis des mois leurs nouveaux salaires. Même ceux régularisés avec effet rétroactif depuis 2012 attendent la 3ème tranche annoncée pour le mois de mai 2015.

Sans vouloir désigner du doigt une quelconque partie, les faits sont là. La ministre qui multiplie les actions en faveur d’une école longtemps victime des idéologies rétrogrades voit ses initiatives atténuées par des «volontés de nuire» volontaires ou inavouées. Les conditions sociales des personnels de l’éducation restent une priorité si on veut une rentrée sociale calme et sereine. L’école ne peut avancer que dans pareil climat.