La colère des étudiants gagne la faculté de médecine de l’université d’Alger. Confrontés à diverses difficultés, les futurs médecins ont décidé de passer à l’action pour faire valoir leurs revendications socio-pédagogiques dont certaines remontent à plusieurs années.
L’action de protestation consistera à deux jours de grève, suivis par des rassemblements les 4 et 5 décembre prochain. «Nous, étudiants de la faculté de médecine d’Alger, avons décidé d’organiser deux jours de protestation reconductibles, et ce le dimanche 4 décembre et lundi 5 décembre 2016», peut-on lire dans un communiqué rendu public par le Collectif des étudiants.
Sur le volet pédagogique, les étudiants en médecine demandent une définition claire des prérogatives de l’étudiant en stage interne, la prise en charge pédagogique au cours des stages et la réévaluation de l’utilité des rapports de stage. Les protestataires réclament par la même occasion la revalorisation du niveau de formation en médecine.
Concernant le concours d’accès au résidanat en médecine, la même catégorie exige l’unification des supports pédagogiques, l’identification des objectifs pédagogique, une condition sine qua à son bon déroulement. En ce qui concerne le volet socio-économique, le collectif revendique l’amélioration des conditions de travail et la réévaluation de la rémunération de l’étudiant en stage interne de médecine. Il estime nécessaire la création d’une prime pour le stagiaire interne en médecine.
S’agissant de la gestion administrative de la faculté de médecine, les futurs médecins déplorent le manque de communication. «Des mesures simples pourraient pallier ce manque. La publication régulière des informations ayant trait à la vie estudiantine, la création d’un bureau d’accueil et d’orientation, ou encore l’établissement d’horaires d’ouvertures raisonnables des bureaux administratifs», peut-on lire dans le document. Ils ajoutent : «Nous insistons également sur la nécessité d’établir un dialogue basé sur le respect mutuel entre étudiants et personnel administratif.»
D’après les rédacteurs du communiqué, l’obtention d’un document relève souvent du parcours du combattant. «Des conditions d’accueil consternantes, l’attente interminable et l’indisponibilité récurrente du personnel ont créé un sentiment de ras-le-bol généralisé chez les étudiants», décrivent-ils. Ils enchaînent : «La délivrance des diplômes provisoires d’études en sciences médicales en est un exemple marquant. En effet, après l’achèvement de son cursus, l’étudiant se voit contraint de patienter plusieurs mois avant d’y avoir accès.
Quant aux diplômes définitifs, ils ne sont obtenus que deux à trois ans plus tard.» Il faut que des mesures soient prises afin d’accélérer ces procédures et permettre aux jeunes diplômés un accès rapide à la vie professionnelle, ou une poursuite de leurs études dans des délais raisonnables.
Enfin, ils demandent que la délivrance des attestations de succès et des autorisations d’exercer soit faite en fin de cursus dans des délais raisonnables. Les internes ne souhaitent pas revivre la même situation que les médecins généralistes, nouvellement diplômés, qui, jusqu’à ce jour sont privés de ses autorisations, indique la même source. Cette dernière insiste sur la menace de reconduire le mouvement de protestation si la tutelle persiste à tourner le dos aux revendications des futurs médecins.