Entame des négociations entre Alger et paris sur les archives: Quatre dossiers sur la table !

Entame des négociations entre Alger et paris sur les archives: Quatre dossiers sur la table !

Il s’agit «des archives, de la récupération des crânes de martyrs, des disparus et l’indemnisation des victimes d’essais nucléaires au Sud».

Bien des dossiers restent encore en suspens entre la France et l’Algérie. L’ouverture des archives portant sur la période de la colonisation, détenues par les deux pays, la levée du voile sur le sort de milliers de moudjahidine et de français engagés pour l’indépendance de l’Algérie, exécutés ou morts sous la torture, comme ce fut le cas pour Maurice Audin, l’indemnisation des victimes de plus d’une cinquantaine d’essais nucléaires dans la région de Reggane et de In Ekker entre 1960 et 1966, sont les principales revendications du gouvernement algérien.

Dans sa déclaration à la presse, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a annoncé, à la veille de la commémoration du 1er Novembre, «l’entame de négociations entre les deux parties algérienne et française autour de quatre dossiers ayant trait à l’histoire de l’Algérie à l’époque coloniale».

Il s’agit, précise-t-il «de dossiers relatifs aux archives, à la récupération des crânes de martyrs et des disparus ainsi qu’aux indemnisations relatives aux essais nucléaires dans le Sud algérien». Tayeb Zitouni a précisé que «le dossier relatif aux archives fait exception, car connaissant un certain retard en raison de l’installation d’un nouveau directeur général (DG) des archives françaises».

«Les négociations autour de ce dossier reprendront prochainement», a-t-il ajouté.

Le ministre a affirmé, par ailleurs, que «les négociations engagées par des commissions de spécialistes en charge des quatre dossiers, revêtaient un caractère sensible et requéraient beaucoup de persévérance et de sérieux», précisant que «la France détient 475 km d’archives relatives à l’Algérie selon les déclarations de l’ancien ministre français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini». «Les archives nationales sont réparties sur plusieurs ministères en France, à l’instar des ministères de la Défense, de la Justice, des Anciens combattants et de l’Intérieur, selon les déclarations de M.Todeschini», a -t-il rappelé. Il a ajouté que «l’Algérie dispose de multiples archives, certaines placées au ministère des Moudjahidine, d’autres présentes sur le terrain à l’instar des Lignes Challe et Morice et des mines antipersonnel implantées, outre les archives récupérées de l’étranger par la diplomatie algérienne et celles détenues par certains moudjahidine et spécialistes». Il a appelé ces derniers à les restituer au ministère de tutelle ou au Centre national des archives. S’agissant des crânes des martyrs, il a indiqué qu’«un comité composé d’instances spécialisées a été mis en place». Il a ajouté que «les experts s’étaient déplacés à deux reprises au musée de l’Homme à Paris pour examiner les modalités et mécanismes de rapatriement de ces crânes». Il est à noter que certains attendent d’autre gestes sur les disparus de la guerre de libération après la reconnaissance par le président français, Emmanuel Macron, de la responsabilité de la France dans la disparition de Maurice Audin, en 1957, et l’institution, pendant la guerre d’Algérie, d’un système recourant à la torture.

La partie algérienne multiplie, depuis plusieurs années, leur demande de rapatriement des crânes de 36 résistants algériens morts au début de la colonisation, sans résultat.