Le gouvernement semble avoir adopté une communication plus rassurante sur le devenir de l’industrie.
L’Etat n’abandonnera pas les entreprises dont les patrons sont en détention provisoire. Cette affirmation, sans cesse réitérée par les membres du gouvernement, a été encore une fois, abordé par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Hassane Rabhi. Le ministre qui s’exprimait face à la presse, à l’issue d’une conférence organisée par la Radio nationale sur le rôle du dialogue dans l’immunisation de la société, a mis en évidence la volonté de l’Exécutif de sauvegarder l’outil de production que représentent ces entreprises. Il soulignera, à ce propos «les mesures d’accompagnement décidées par l’Etat pour le dossier de ces entreprises en vue de leur sauvegarde et de la préservation des emplois». La série de décisions prises par le gouvernement «témoignent de sa résolution à trouver des solutions consensuelles à même de satisfaire tout un chacun». Le ministre de la Communication en a voulu pour preuve la mise en place d’une commission dédiée qui a remis ses conclusions récemment et les procédures de retour à la normale pour les entreprises en question a été lancée, avec un début de mise en œuvre imminent. Le porte-parole du gouvernement précisera, à ce propos, que le dégel des comptes bancaires des entreprise «est tributaire des procédures administratives et juridiques y afférentes». Mais la machine est bel et bien sur les rails, assure-t-il, confirmant les propos de son collègue des Finances, Mohamed Loukal, lequel avait révélé que «la désignation, par l’autorité judiciaire, d’administrateurs indépendants pour gérer les entreprises appartenant aux groupes Haddad, Tahkout et Kouninef, permettra le dégel des comptes bancaires de ces entités dans les plus brefs délais». Rappelons que le 22 août dernier, le juge enquêteur, saisi des dossiers des sociétés appartenant aux Groupes Haddad, Tahkout et Kouninef, a rendu des ordonnances de désignation de trois administrateurs, experts financiers agréés, pour la gestion de ces sociétés. Cet acte judiciaire a eu un effet «apaisant» sur une affaire qui commence à empoisonner l’atmosphère économique. Il reste, néanmoins qu’entre l’acte judiciaire et la réalité économique, il y a un certain nombre de faits qui ne manqueront pas de rebondir au-devant de la scène, même si le gouvernement, à travers son ministre des Finances et celui de la Communication, hier, promet de faire en sorte à ce que la gestion des entreprises, dont les patrons sont en prison obéira à des standards universels et s’éloignera du comportement strictement administratif. En un mot comme en mille, l’Exécutif qui semble sensible à la bonne marche de l’économie du pays ne veut pas compliquer l’équation industrielle et multiplie les signes de bonne volonté en direction des opérateurs. On en veut pour preuve, la décision du ministère de l’Industrie de libérer à l’importation les intrants de 70 produits électroménagers qui ont fait l’objet de 14 décisions consacrant le régime douanier applicable aux collections dites CKD.
En fait, le gouvernement semble avoir adopté une communication plus rassurante sur le devenir de l’industrie, après un vent de panique qui a suivi l’arrestation des patrons de nombreuses entreprises privées.