Entreprises privées nationales et étrangères, L’augmentation des salaires piétine

Entreprises privées nationales et étrangères,  L’augmentation des salaires piétine

En matière de loi, rien n’oblige une entreprise qui n’a pas signé une convention collective ou de branches d’adhérer à l’augmentation des salaires paraphée par d’autres entreprises ou patronat.

Si la Centrale syndicale a pu arracher l’accord de quelques organisations patronales dans le cadre de la réactualisation des conventions collectives et celles de branches signées le 1er mai dernier au ministère du Travail, l’augmentation des salaires au niveau des entreprises privées, notamment nationales et étrangères, n’est pas encore acquise.

Sachant que le forum des chefs d’entreprise, même s’il s’agit là d’une association et non d’un syndicat de patronat, le FCE n’a pas adhéré à cette démarche et pourtant des entreprises publiques qui ont choisi de signer les conventions collectives dont le nombre est de sept (7) ont claqué la porte.

Il faut dire qu’en matière de loi, rien n’oblige une entreprise qui n’a pas signé une convention collective ou de branches d’adhérer à l’augmentation des salaires paraphée par d’autres entreprises ou patronat. Ainsi, ce vide juridique laisse les travailleurs des entreprises en question en dehors de l’acquisition d’une augmentation de salaire.

A ce sujet, le SG de la Centrale syndicale a insisté sur l’application de la convention de branches signée avec les organisations patronales concernant l’augmentation salariale qui varie de 10 à 20%. A ce propos, il dira : «Il faut que les entreprises privées nationales et étrangères s’intègrent dans cet accord, en particulier les entreprises étrangères. Celles-ci doivent mettre en application la convention afin de donner au CDD toutes les précautions nécessaires».

Le SG de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd a indiqué dans sur les ondes de la Chaîne III jeudi dernier que le nouveau code du travail reflète «un problème d’adaptation des lois sociales par rapport à la nouvelle situation économique et sociale du pays et à la situation économique internationale».

A ce propos, il a évoqué la question du contrat à durée déterminée (CDD), utilisé, selon lui, comme «un contrat de travail précaire», en particulier par les sociétés étrangères. Dans ce contexte, le patron de la Centrale syndicale qui a souligné que dans le secteur public, il n’y a pas cette volonté de rendre le travail précaire, il a dénoncé le fait qu’«au niveau des entreprises privées, particulièrement étrangères, il y a des cas d’atteinte aux lois sociales».

M.Sidi Saïd a tenu à préciser que «le nouveau code du travail examiné entre les trois parties (gouvernement-patronat-UGTA), se base sur la législation nationale en prenant comme référence le Bureau international du travail (BIT) pour être en adéquation avec les recommandations internationales».

Par ailleurs, il a expliqué que «les augmentations de salaires qui en découleront dépassent les 20%, mais avec les régimes indemnitaires des différents secteurs économiques, elles avoisineront les 35% et pourraient même les dépasser». Ajoutant que «le salarié du secteur public économique va bénéficier d’une augmentation du salaire de base et du régime indemnitaire». Selon lui, la cadence des discussions sur l’augmentation relative au régime indemnitaire de la Fonction publique «avance très bien».

Il y a lieu de rappeler que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale , Tayeb Louh avait évoqué durant le point de presse qu’il a tenu le 1er mai dernier, que son département réfléchit sur «cette problématique» en introduisant une disposition dans le nouveau code du travail qui obligerait les entreprises à appliquer les conventions collectives signées entre le patronat et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).

Toutefois, même l’augmentation des salaires au niveau du secteur public piétine. D’ailleurs, cinq secteurs n’ont toujours pas abouti à une convention de branches, comme le cas du secteur des chemins de fer qui connaît depuis cinq jours une «grève illimitée» sans prendre en considération la fédération des travailleurs affiliée à l’UGTA. De leur côté, les employés des unités de Telagh et de Ras El Ma de la société ENIE, avaient entamé mardi dernier une grève de la faim pour réclamer la régularisation de leur situation socioprofessionnelle.