Envolée du prix de la pomme de terre : les citoyens préoccupés.

Envolée du prix de la pomme de terre : les citoyens préoccupés.

Les cours de la pomme de terre à Chlef se sont stabilisés, depuis près de deux mois, entre 65 à 70 da le kg. Un fait considéré, par la population locale, comme une véritable menace pour leur pouvoir d’achat, d’autant plus que ce produit constitue la base même de la table chelfie, au même titre que des tables de la famille algérienne en général.

De nombreux chalands rencontrés au marché de détail des fruits et légumes de la cité Ben Souna, du centre-ville de Chlef, ont exprimé leur mécontentement à l’égard de ces prix, expliquant ce fait par la spéculation et le monopole exercés sur ce produit vital, en l’absence d’un contrôle et d’un suivi des marchés de gros et des chambres froides, notamment.

Pour le président de l’association d’orientation du consommateur et de la sécurité, Djilali Kasmi, ces cours stabilisés à la hausse sont une menace pour la bourse du citoyen modeste.

Il a appelé à une intervention des services concernés en vue du déstockage des quantités de pomme de terre stockées au niveau des chambres froides , et ce dans l’attente du mois d’avril, qui devrait enregistrer, selon ce responsable, une baisse des cours de la pomme de terre, car le marché local sera approvisionné avec des quantités considérables en provenance de Mostaganem , a-t-il informé.

Ces prix stabilisés à la hausse, depuis près de deux mois, trouvent une explication dans les inondations enregistrées dans la wilaya durant la période de récolte de pomme de terre , a estimé, pour sa part, le chargé du service d’organisation de la production et de soutien technique, auprès de la direction des services agricoles(DSA) de Chlef, Mohamed Bouali, qui a, aussi, cité en cause le faible rendement à l’hectare de cette campagne, soit entre 200 à 300 qx, contre un rendement habituel estimé entre 450 à 500 qx/ha, a-t-il déploré.

Le contrôle pour lutter contre la spéculation 

Le directeur du commerce de Chlef, Nadjim Benzina a, quant à lui, cité la règle de l’offre et de la demande, qui régit le marché, assurant que des sorties d’inspection sont organisées sur le terrain, en coordination avec la DSA, pour veiller sur les opérations de déstockage de la pomme de terre.

Si les inondations de janvier dernier expliquent en partie cette huasse des prix à Chlef, il n’en demeure pas moins que la cause principale est à chercher dans la spéculation et le monopole exercés, par certains, à travers la location des terres et le stockage de la récolte en chambres froides, a assuré, en outre, le président de l’association des commerçants de gros de fruits et légumes de la wilaya, Laid Boutira.

Selon Mohamed Bouali, la filière de la pomme de terre est soumise à deux lois réglementaires, la première relative à la production et stockage de semences, et la seconde à la production destinée à la consommation, et ce à travers le Centre national de contrôle et certification des semences et plants, qui doit donner son accord concernant les quantités destinées au stockage.

Néanmoins, il existe des contrevenants à ces lois, que la direction des services agricoles œuvre à débusquer, a-t-il assuré. Le même responsable a signalé l’organisation de tournées d’inspection, en coordination avec la direction du commerce, à l’effet de constater l’application de ces lois sur le terrain.

Des actions qui ont abouti à la découverte d’une quantité de près de 900 qx de pomme de terre stockée illégalement, alors qu’elle était normalement destinée à être injectée sur le marché, durant la semaine en cours.

Il a signalé, en outre, un volume de prés de 34.000 qx de pomme de terre destiné au déstockage le mois d’avril prochain, pour la consommation, au moment ou prés de 4.560 qx seront destinés aux semences.

La wilaya de Chlef a occupé la 10ème me place nationale en matière de production de pomme de terre, durant la campagne 2015-2016, avec une récolte d’ 1.270.040 qx, selon les chiffres fournis par le Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche.