Les députés du groupe parlementaire Adala-Bina-Nahda ont fait circuler, jeudi, en marge de la plénière consacrée aux questions orales, une pétition pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les raisons de l’émergence de l’épidémie de choléra.
La requête sera transmise au bureau de l’Assemblée nationale, au cours de la semaine prochaine. Lakhdar Benkhlaf, chef du groupe parlementaire Adala-Bina-Nahda, impute le retard pris dans le lancement de cette initiative au fait que la législation en vigueur proscrit toute activité, durant l’intersession parlementaire. Anticipant sur un éventuel refus d’avaliser la constitution de cette commission d’enquête, sous prétexte que la commission permanente de la santé et des affaires sociales a déjà entrepris un travail de constat dans certains hôpitaux, Benkhlaf estime que la consistance, la finalité et la destination des rapports des deux commissions ne sont pas les mêmes. “La commission santé transmet son rapport uniquement au président de l’Assemblée, tandis que la commission d’enquête parlementaire le fait parvenir aussi au président de la République, au Premier ministre et l’expose en plénière”, explique le député. Lors de l’ouverture, le 3 septembre dernier, de la session législative 2018-2019, les députés FFS ont eux aussi appelé à l’ouverture d’une enquête parlementaire sur l’épidémie de choléra et les mesures prises, afin de prévenir et de protéger la santé des citoyens. Le groupe parlementaire FFS dénonce la “conduite catastrophique” de ce dossier et la contradiction entre les déclarations de divers responsables des ministères de la Santé, de l’Intérieur, de l’Environnement et de l’Agriculture. Pour les élus de ce parti, cette deuxième session de la huitième législature “s’inscrit dans une situation politique, économique et sociale caractérisée par une opacité et l’incertitude quant à l’avenir du pays”. Critiquant le fonctionnement de l’Assemblée nationale, le FFS estime que le travail de l’APN “se révèle être juste un comité de soutien aux politiques” de l’exécutif “qui ont échoué et hypothéqué l’avenir du pays”.
Nissa H