«Dans la concrétisation de ce projet, chacun d’entre nous avait apporté une pierre à l’édifice, mais force est de reconnaitre que c’est le regretté Mohamed Boumezrag qui était le grand architecte», a affirmé Mohamed Maouche, un des cadres de l’équipe du FLN, lors d’un forum Co-organisé par l’association Machaâl El Chahid et le journal El Moudjahid
L’ancien joueur et entraîneur Mohamed Boumezrag a été présenté comme étant «Le grand architecte» de la glorieuse équipe de football du FLN, qui avait porté haut le drapeau algérien pendant la Guerre de libération nationale (1958-1962), ont affirmé mardi à Alger des anciens
membres encore en vie de cette équipe. «Dans la concrétisation de ce projet, chacun d’entre nous avait apporté une pierre à l’édifice, mais force est de reconnaitre que c’est le regretté Mohamed Boumezrag qui était le grand architecte», a affirmé Mohamed Maouche, un des cadres de l’équipe du FLN, lors d’un forum Co-organisé par l’association Machaâl El Chahid et le journal El Moudjahid. «L’idée de créer cette équipe avait germé dans l’esprit de Boumezrag à son retour de Moscou (Russie), où il avait pris part aux jeux de la jeunesse de 1957. Il m’avait contacté juste après pour m’exposer le projet, et à partir de là, on a commencé à se voir régulièrement, chaque mercredi au café du Luxembourg à Paris, pour tout mettre en place», a ajouté Maouche. «Le choix du 13 avril 1958» pour rassembler les dix premiers joueurs qui allaient former le noyau de l’équipe du FLN «n’était pas fortuit» selon Maouche, car cette date réunissait toutes les conditions nécessaires pour passer à l’acte. «C’était un dimanche et il y avait une journée de championnat, en France. Boumezrag avait remarqué que non seulement les joueurs algériens allaient être confrontés dans duels directs, notamment au Stade Louis II, où il y avait cinq joueurs, entre l’AS Monaco, qui recevait Angers, mais pas seulement, puisque ces matchs se déroulaient dans des villes situées à proximité des frontières italienne et suisse. Autrement dit, une bonne porte de sortie pour quitter la France», a-t-il indiqué. L’ancien meneur de jeu de l’équipe du FLN, Rachid Makhloufi a alors pris la parole pour rappeler qu’à ce moment-là, la majorité des joueurs algériens effectuaient leur service militaire sous le drapeau français, faisant qu’ils ne pouvaient circuler librement. «On était considérés comme des déserteurs qui allaient être rapidement recherchés. Il fallait donc qu’on sorte rapidement du territoire français», a-t-il insisté. L’ancien N°10 de l’AS Saint-Etienne n’a pas manqué de rappeler au passage qu’il était potentiellement sélectionnable avec l’Equipe de France, en prévision du Mondial de 1958 en Suède. «Mais lorsque Abdelaziz Bentifour est venu me voir, je n’ai pas hésité un seul instant à tout plaquer, car devant la cause nationale, il n’y avait qu’un seul choix à faire» a ajouté Makhloufi.
«Nous étions les premiers ambassadeurs de la jeune nation algérienne et les premiers représentants du peuple algérien libre», a indiqué l’ancien défenseur de l’équipe du FLN, Hamid Zouba. «Mis à part certains pays voisins, comme l’Espagne et l’Italie, qui savaient que l’Algérie était en guerre contre la France, le reste du monde n’avait aucune idée de ce qui se passait chez-nous. Beaucoup d’ailleurs considéraient que l’Algérie n’était qu’un département français. L’objectif du FLN était de prouver le contraire et c’est à notre équipe qu’incombait cette lourde responsabilité», a expliqué le natif de Bologhine. Zouba a affirmé que de toute sa carrière de joueur, il n’a jamais autant ressenti la pression ou le besoin d’obligation de résultat que lorsqu’il était membre de l’équipe du FLN. «On devait représenter l’Algérie sur la scène internationale, mais pas n’importe comment. Il ne fallait pas donner l’image de pauvres malheureux, dont le monde aurait pitié. Il fallait, au contraire que notre équipe impressionne et donne une très bonne image, même en dehors du terrain», a-t-il affirmé. Un massage reçu 5/5 par les membres de l’équipe du FLN qui pendant leur tournée en Afrique, en Europe et en Asie ont remporté 45 matchs sur un total de 60, ne concédant que onze nuls et quatre défaites. «Aucune équipe ne nous avait dominé», a affirmé Makhloufi «Mis à part peut être la Hongrie qui, à cette époque là, était au sommet de sa gloire. Mais nous étions bons. Nous avions également une très bonne équipe, à la fois physique et très technique. L’amalgame était parfait», a conclu l’ancien Stéphanois. Les membres de l’équipe du FLN ont continué à servir le football algérien même après l’indépendance 1962. Ils étaient d’ailleurs présents dans les staffs techniques ou dirigeants de l’équipe nationale lors des rares titres internationaux remportés par celle-ci, notamment, le regretté Abdelhamid Kermali, qui était entraîneur national pendant la coupe d’Afrique des
nations de 1990, remportée par les Verts contre le Nigeria au stade du 5-Juillet. L’initiative de cette journée commémorative du 59e anniversaire de la création de l’équipe du FLN a été prise par l’association Machaâl El Chahid, en collaboration avec le journal El Moudjahid.