Adjal L.
Il faut l’avouer, on s’attendait à une victoire des Verts face au Burundi qui n’a rien d’un foudre de guerre. Il y a quelques jours dans une récente livraison, nous avions mis l’accent sur les équipes dites faibles, mais qui parviennent, par leur organisation défensive et leur volonté, à poser de sérieux problèmes à leurs adversaires, pourtant réellement plus forts.
Le Verts se sont contentés d’un nul (1-1), un résultat qui ne satisfait pas tout à fait Djamel Belmadi, qui est un gagneur comme chacun sait. Mais, toujours soucieux du moral de son groupe, le coach a fait preuve de diplomatie, tout en avouant n’être pas tout à fait satisfait, il a précisé que « l’objectif de ce match, c’est d’évaluer le rendement de l’équipe et non pas voir le résultat final ». Que peut-on retenir de cette rencontre disputée dans les mêmes conditions climatiques que celles qui règneront en Egypte lors de cette CAN ?
En premier lieu, le chantier de la défense demeure encore ouvert comme le prouve le but encaissé par M’bolhi. D’ailleurs, on précisera que le très offensif Atal a dû plier aux consignes de son entraîneur en ne s’aventurant pas trop dans son couloir. Les témoins sur place imputent le but encaissé à tous les défenseurs et pas seulement à M’bolhi.
En effet, le mauvais replacement du rideau défensif est la cause de cette bévue sur une longue balle. Djamel Belmadi a certainement pris bonne note de cette lacune, et il faut s’attendre à de nouvelles consignes prônant plus de rigueur, surtout face au Kenya et au Sénégal, ce dernier ayant des potentialités offensives autrement plus conséquentes que celles du Burundi. Les observateurs estiment que la fatigue a pénalisé les joueurs algériens malgré les changements effectués dans le dernier quart d’heure.
Cependant, le coach de l’EN a relevé plusieurs satisfactions. A commencer par le rôle de plus en plus prépondérant dévolu à Belaïli, qui est aujourd’hui le stratège de l’équipe nationale par sa technique et sa vision de jeu. Et ce n’est pas par hasard si c’est lui qui a offert le ballon que Bounedjah a expédié dans les filets du gardien du Burundi. Par ses accélérations et son collectif, l’influence de Belaïli sur le côté gauche est allée crescendo et a même poussé Brahimi à reculer d’un cran, ce dernier apportant sa contribution au milieu avec Feghouli et Guedioura, qui a été l’autre véritable satisfaction de cette rencontre.
En effet, en appliquant strictement les consignes, Guedioura s’est parfaitement acquitté de sa mission de sentinelle devant la défense. Enfin, Bounedjah a confirmé qu’il est bel et bien le fer de lance de l’attaque, même lorsqu’il est parfois isolé lorsque les circonstances d’un match l’exigent. Soucieux du moindre détail, Djamel Belmadi a exigé des responsables du stade de couper le système de climatisation afin que les joueurs s’habituent aux mêmes conditions qu’ils retrouveront en Egypte. C’est l’un des paramètres sur lequel il s’appuiera pour éviter les mauvaises entrées habituelles en matière de l’équipe nationale.
La baisse de régime de ses poulains va l’inciter à baisser l’intensité des séances avant le second match face au Mali, prévu dimanche. Sur le plan tactique, Djamel Belmadi, tout en prônant le classique 4-3-3 au départ, est appelé à donner d’autres consignes visant au replacement des joueurs lorsque la balle est chez l’adversaire.
Il s’agit là d’un paramètre très important face des adversaires rapides et opportunistes en contres comme on vient de le constater face au Burundi. Il y a donc fort à parier que Belmadi et son staff vont s’attacher à rectifier le tir dans ce domaine, surtout de la part des défenseurs où la capacité de réaction laisse parfois à désirer. C’est cette communion de pensées et d’actions complémentaires que doit instaurer le sélectionneur.
Aussi, le second match face au Mali aura valeur de test pour les joueurs. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que Belmadi exigera plus de rigueur en défense et plus de réalisme en attaque. Car la CAN arrive vite et il ne reste plus de temps pour tenter d’améliorer ce qui doit l’être.