Le marché informel a encore de l’avenir devant lui en Algérie. Selon les déclarations faites ce matin par le ministre du Commerce, Bakhti Belaib, « la répression de l’informel n’a pas donné les résultats escomptés». L’une des raisons de cette situation revient selon lui au manque d’infrastructures adéquates pour absorber tous les commerçants qui exercent hors circuits.
Dans une réunion qu’il a regroupée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) pour discuter de la possibilité de délocaliser le marché de gros de l’agroalimentaire de Semmar vers un autre lieu plus adapté, le ministre du Commerce a remis en cause l’insuffisance des infrastructures qui oblige les commerçants à choisir l’informel où lieu de travailler dans des conditions difficiles qui ne répondent à aucune norme.
Selon Belaib, «on ne naît pas trabendistes, mais on le devient par la force des choses.» Est-ce une manière de dédouaner les trabendistes ? Pas si sûr puisque le ministre a remis hier un rapport au président de la République sur le marché informel. Dans le quel il a détaillé toutes les mesures que l’Etat a prises et compté prendre afin d’éradiquer ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Dans ce sens, il a souligné que l’Etat a dégagé 14 milliards de dinars pour la lutte contre ce phénomène, mais rien n’a changé. De ce fait, les autorités comptent changer de méthode et se rapprocher des commerçants activant dans ce secteur pour les convaincre de s’organiser dans des marchés connus adaptés à leur activité. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrit la rencontre d’aujourd’hui, dans laquelle le ministre a promis aux commerçants de Semmar de résoudre ce problème dans les quelques semaines à venir.
Notons que l’un des objectifs des autorités d’organiser ce genre de marchés est la bancarisation de l’argent des commerçants qui se comptent en plusieurs milliards de dinars.